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L'univers poétique de Marie Duval, "Princesse des poétesses"

31 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 25: Pâle dans le matin clair...

Pâle dans le matin clair
Elle voltige avec rage
Laissant sur son passage
L'éclat de sa robe de lumière

Elle danse autour des roses :
Effleure tendrement de son aile irisée
Leurs jupes de soie parfumée
Et près d'une perle de rosée se pose

Elle s'y désaltère avec délices
Puis repart et s'affaire de nouveau
Dans le jardin fleuri d'oiseaux
Où la lumière joyeuse se glisse

Mais le temps passe
Et peu à peu elle se lasse
Son aile tendre s'affaiblit
Et son vol capricieux s'alourdit


Pauvre petite fleur
Qui en quelques heures
S'épuise et meurt
Dans le plein amour

Du soleil et de la terre
Des feuilles et des fleurs
De la rosée et de la lumière
De la vie et des heures*


Regardez... Elle vient de s'écraser
Elle n'est plus qu'une petite bulle
Sur le sol semé de feuilles dorées
Adieu blonde demoiselle libellule...


* Les deux quatrains en plus petits caractères furent biffées quelques années après au crayon papier, louable intention d'élaguer, mais on y perd cependant encore d'un autre côté. Cette parenthèse n'est pas dénuée de poésie, j'en retiens en particulier la métaphore « fleur » pour « libellule », l'expression « dans le plein amour », l'épuisement de la libellule « en quelques heures » dans le « plein amour » « des heures », écho intéressant.

Ce poème est sans titre à dessein, il a pour but de garder le mystère jusqu'au bout sur le sujet.

 

 

 

 

 

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31 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 24: La beauté du monde

La beauté du monde


La beauté du monde, c'est tout, c'est rien. C'est fait des choses les plus simples aux plus élaborées :
- Un premier rayon de soleil qui transforme en diamant aux couleurs d'ar-en-ciel, une goutte de rosée oscillant au souffle* de la bise matinale sur un flexible et fin brin d'herbe.
- Une paquerette qui éclôt au soleil en lui offrant son cœur d'or auréolé de blanches pétales parfois rosées.
- Le soleil qui se couche sur la mer, dore les fins nuages qui voilent son disque rougi et abandonne aux creux des vagues écumeuses des lueurs d'or, minuscules barques précieuses qui s'accrochent un moment avant de sombrer dans le néant de l'océan.
- Un sourire qui éclaire le visage confiant d'un enfant contemplant les lueurs dansantes du feu de bois qui crépite et lui tient compagnie dans le silence de la nuit.
- Les chant des oiseau qui monte tôt dans l'air pur d'une aube nouvelle, comme une mélodie créée pour remercier le soleil de se lever chaque jour et leur permettre de vivre libres et heureux.
- Le tapis de mousse qui étendu au pied du vieux chêne solide, paré de lierre, boit avidement l'eau répandue sur les corolle fines des fleurs de soleil qui l'égaient.
- Et comme aujourd'hui, le ciel d'un jour d'hiver, proche du renouveau du printemps qui étend sur la ville dont émerge les gratte-ciels uniformément carrés et cris, un immense drap blanc : blanc de lait légèrement bleuté. Cela ressemble à une nappe de brouillard épais, flottant loin en hauteur ; et regarder cette couverture qui ne laisse pas passer un moindre rayon de soleil, donne envie de taper dedans afin de crever cette enveloppe et découvrir le mystère qu'elle recèle. Mais ce ciel tout à l'heure s'éclaircira et les nuages reflèteront la lumière magique de l'astre antique. On croira voir, alors, des édredons dorés à la surface d'une mer bleue azur car après la grisaille monotone vient la couleur vivante, après la laideur vient la beauté, c'est la loi de la nature. C'est pourquoi il faut toujours espérer et jamais se désoler quand quelque chose ne va pas.
- Aujourd'hui ça ne marche pas
Et bien demain ça ira
N'oublies pas que l'espoir
Aide à ne pas se laisser choir
Il te ramènera la chance
Si toujours tu lui fais confiance

 

 

*La beauté du monde se trouve déjà incarnée dans ce poème par les couleurs, de manière visuelle aussi puisque l'auteure a utilisé huit encres différentes. J'ai parlé de Lune comme du plus long poème du recueil, oui, en vers ! fallait-il préciser, car nous voilà face à un poème en prose, le seul de son cahier, un poème qui se transforme en leçon de vie (titre d'un autre poème), et marqué par un changement de couleur au cours même du dernier paragraphe, le plus long et qui se clôt par six vers. C'est encore une fois une poésie très descriptive, très détaillée, de la nature en particulier. On est dans l'esprit de la « notation simple » chère à Arthur Rimbaud, mais de plus grande amplitude il me semble. Après l'exposition, on a une énumération par paragraphes de différentes couleurs, au nombre de 6, le septième et dernier, divisé en deux couleurs marque un tournant dans le poème, l'auteure donne une indication temporelle du jour où elle écrit – c'est en hiver –, le quatrième concernant l'enfant près de la cheminée le laissait entendre, cet enfant pouvant être elle, en souvenir, ou un autre observé, peu importe. Dans ce septième paragraphe, l'auteure apparaît comme spectatrice puis actrice dans un superbe « donne envie de taper dedans », même si elle n'emploie pas la première personne du singulier. La beauté du monde, c'est fait de tels poèmes aussi, d'une expression naturelle, sans recherches d'effets.

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Manuscrit de La beauté du monde - 1

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Manuscrit de La beauté du monde - 2

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Manuscrit de La beauté du monde - 3

31 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 23: Saisons

Saisons

 

Le temps a passé
Le vent a soufflé
La pluie est tombé
Le printemps est arrivé.

L'oiseau a chanté
La fleur a fanée
La feuille est dorée
L'été s'est envolé.

L'hirondelle s'est enfuie
Le soleil a pali
L'herbe est flétrie
L'automne est ici.

La Rose est morte
La bise est forte
L'arbre est nu
L'hiver est venu.

 

 NDE: Ce charmant poème, un quatrain pour chaque saison, préfigure le recueil de poèmes courts Le Sel des saisons qui cependant ne ne seront pas représentées de manière égale, la délaissée sera l'été ("question de tempéramment"...)

31 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 22: Des roses sur les lèvres...

Lune

 

 

Oh lune, fleur immortelle des cieux ;
Qui luit lorsque la nuit tombe ;
Diamant solitaire
Du lit de la profonde rivière de l'univers ;
Unique joyau des sombres profondeurs
De l'éternel infini ;
Reine de la nuit ;
Reine de l'obscurité sans bruit ;
Reine de chaque soir pour toute ta vie ;
Toujours changeante,
Toujours belle,
Toujours adorée
Quoique contestée,
Es-tu encore le porte-bonheur
Du silence, de l'angoisse, de la peur ?
Suspendue au ciel étoilé
De l'été puissant et bienveillant
Tu te fais bouche rieuse
Taquine et sans soucis
Et lui joue des tours...
Gamineries de femme-enfant...

Bouche pleureuse parfois tu es
Et tu t'affiches au ciel triste
De l'hiver pâle et sale
Tu es alors cette femme
Qui vient pleurer
Un lambeau de bonheur
Aux portes des malheureux,
Et qui repart comme elle est venue
Sans être satisfaite dans son besoin exigeant

Ronde comme une médaille
Au ciel argenté du gai bonheur
Tu es une bouche fardée et étonnée
Qui s'efforce de séduire
Le blond printemps innocent
Sensible à tes charmes de femme fatale

Sous le voile léger d'un doux ciel
D'Automne à son déclin
Tu te fais berceau de la belle aurore
Qui entre tes flancs luisants, tranquille repose
Attendant l'heure de paraître
Dans la splendeur éblouissante
De son équipage de feu.

Les soirs de grand vent
Tu te fais lyre fidèle
Et messagère active
Des dieux olympiens
Qui voudraient retrouver
Leur popularité antique
Et voir à leurs pieds se rassembler
Les fidèles de leurs temples désertés, profanés et ruinés
Aux nuits de pluie légère et fraîche
Tu es une sultane coquette d'Orient
Et caches ton voile de fins nuages brodés
Ta douce pâleur de perle nacrée
Pour ainsi reconquérir les adorateurs
Qui Hélas ! depuis qu'ils te connaissent, te délaissent...

Et toi, lune pâle et discrète de plein jour
Presque invisible dans l'azur brillant et calme
Que fais-tu donc là ?
Serais-tu une femme jalouse et curieuse
Qui vient épier les gestes de l'homme bien-aimé
Qui ne veut plus d'elle ?
Serais-tu la divinité des mythologies
Femme martyre délaissée
Et punie d'avoir trop aimé ?
Serais-tu vraiment femme et déesse
Jusque dans l'essence même
De tes entrailles invisibles
Dont les hommes rêvent d'arracher
Le secret aux froids espaces interstellaires ?...

 

NDE :
Lune est une méditation poétique impressionnante, étonnante et foisonnante d'images et de références : « Reine de la nuit », «femme-enfant », «femme fatale », « dieux olympiens », « divinité des mythologies », etc. La lune personnifiée se trouve décrite sous divers aspects et est interrogée, d'ailleurs, c'est par une suite de questions que se clôt le poème.
Ce poème est le dernier orné de dessins, c'est comme le bouquet final d'un feu d'artifices. Pourtant ce long poème, le plus long de son cahier à vrai dire, n'est pas signé de son prénom comme tous les précédents. Et les deux suivants : Saisons et La beauté du monde seront les derniers signés.

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Dessins 1 du cahier pour Lune avec texte)

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Dessins 2 du cahier pour Lune avec texte)

 

 



30 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 21: Papillon (hymne au papillon)

Papillon

(hymne au papillon)

 


Tu es le bel oiseau-fleur
Dont les ailes aux vives couleurs
Portent le sceau de la beauté
Trop éphémère de l'été
Tu es le message du temps
Qui vogue dans le sillage du vent
Et annonce aux petits enfants
Le proche retour du printemps
Ton existence est sans grandeur...
Mais tu ignores la laideur...
Car tout comme les fleurs,
Pour naître tu attends l'heure
Qui ramène le printemps
Le gai soleil et le beau temps*
Et tu abandonnes ta silhouette fleurie
Trop fragile pour les rigueurs de la vie
Dès que s'éffeuillent les roses
Et s'approchent les jours moroses

 


NDE: L'auteure a biffé au crayon papier « le beau temps », remplacé par : « les bons moments ». Malgré la redondance (le soleil = beau temps...) je garde la tournure initiale pour une question de musicalité d'abord. Même avec: « Le gai soleil, les bons moments » pour avoir le même nombre de pieds, le « et » enlevé modifie le rythme et la musicalité. À dose homéopathique, la redondance a son charme. Du reste, ce poème contient de belles images poétiques : « oiseau-fleur », les ailes du papillon portant « le sceau de la beauté » mais pour ajouter à la ligne « trop éphémère de l'été »... , « ta silhouette fleurie » enfin.
Sur le manuscrit, on remarque une bizarrerie mystérieuse : les majuscules commençant chaque vers sont à l'encre rouge. Je ne peux le montrer, mais la première lettre du prénom de l'auteure par lequel elle signe chaque poème porte le même « sceau » : la couleur rouge.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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30 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 20: Futur idéal

Futur idéal

 

Par delà des océans
Nos mains se joindront
Nos amitiés se noueront
Et comme les araignées patientes
Tisseront au fil des jours
Un réel réseau de paix

 

Au delà des frontières
Nos cœurs se parleront
Et se tiendront compagnie
Dans les ténèbres de leur vie secrète
Qui pour tous semble un mystère
Mais sans lequel l'homme ne serait pas

 

Alors franchissant les obstacles
Entre tous les pays et les hommes
Se dressera triomphant et émouvant
Cet arc-en-ciel invisible mais éclatant
Créateur de paix et d'entente
Et destructeur de haine : l'amitié.

 

 

 

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 1 du cahier pour Futur idéal)

 

 Deuxième version:

 


Par delà les océans
Les mains se joindront
Les amitiés se noueront
Et comme les araignées patientes
Tisseront au fil des jours
Un réel réseau de paix

 

Par delà les frontières
Les cœurs se parleront
Et se tiendront compagnie
Dans les ténèbres des vies secrètes.
Les races seront oubliées
Et les hommes seront frères

 

Alors franchissant tout obstacle
Entre les pays et les hommes
Se dressera l'arche d'entente universelle :
l'arc-en-ciel, bannière éclatante
Symbole d'un nouveau monde
Et d'une vie plus pure et plus belle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

30 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 19: L'eau (en remontant le fleuve)

L'eau

(En remontant le fleuve)


L'eau coule et déroule ses méandres
Au hasard des monts contournés.
Et son flot se fait tour à tour violent ou tendre
Sur sa large étendue de diamants dispersés

Elle passe parfois sous les doux ombrages
Ou sous le soleil brûlant qui cherche à se voir entier
Dans ce miroir argenté beau comme un mirage
Qui (1) malicieusement le découpe de ses pointes acérés

Plus loin elle devient la fraîcheur et la douceur liquide
Que sème en perles scintillantes la cascade
Qui rapide descend de la montagne vers la terre aride
Dispersant généreusement ses flots aux reflets de jade

Son fracas puissant se répercute sur les rochers
Bondissant comme le brouillard emmené dans le vent
Tandis que les gouttelettes finent pianotent sans arrêt
Et lancent leurs notes cristallines dans l'air vivifiant

Au pied, des arbres se balancent mollement.
Ils arrêtent les écharpes de brume dans leur course
Et en recueillent les diamants sur leurs feuilles d'argent
Aidé du soleil qui (2) les abat de son glaive d'or sur la mousse
Et met une tache dorée dans les derniers lambeaux
Qui désemparés vont se plaquer sur la montagne
Dure, amère et grise dans la sauvagerie de ses pics trop hauts
Mais si belle quand la cascade en descend, brave compagne,
Vivante, tumultueuse et violente comme l'âme d'un Satan.(3)

 

(1) Je pense qu'il y a une tournure maladroite et qu'il faut lire : « Et malicieusement (l'eau) le découpe de ses pointes acérés ».
(2) Moins maladroit aurait été : « Le soleil aidant les abat de son glaive d'or sur la mousse »
(3) La tournure de la fin est excessivement maladroite et lourde. Pour redynamiser le poème, d'autant plus que la fin est aussi surprenante que magnifique, je propose :

Oh ! Comme désemparés ils se plaquent sur la montagne
Dure, amère et grise dans la sauvagerie de ses pics trop hauts !
Mais si belle quand la cascade en descend, brave compagne,
Vivante, tumultueuse et violente comme l'âme d'un Satan.

 

 

 

 

 

30 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 18: L'Amour c'est...

L'Amour c'est...

 


L'Amour, c'est une fleur
Qui est dans tous les cœurs.
Elle disperse l'ennui
Et égaie chaque vie.

L'Amour, c'est un mystère
Qui étonne la terre
Et en quelques heures
Fait naître le bonheur.

L'Amour, c'est un magicien
Qui bouleverse nos vies
Selon sa fantaisie
Sans se soucier de rien.

L'Amour, c'est un enfant
Charmant et innocent
Qui gouverne les hommes
Comme on croque une pomme

L'Amour c'est une étoile
Qui légère comme un voile
Fait taire la souffrance
Et ramène l'espérance

Mais l'Amour est papillon
Et comme une chanson
Reste insaisissable
Et inévitable

 

 

 

 

Seconde version:

 

L'Amour, c'est une fleur
Douce et ronde comme un coeur.
Qui disperse l'ennui
Et égaie chaque vie.

L'Amour, c'est un mystère
Qui étonne la terre
Et sait en quelques heures
Donner vie au bonheur.

L'Amour, c'est un magicien
Qui bouleverse nos vies
Selon sa fantaisie
Sans se soucier de rien.

L'Amour, c'est un enfant
Charmant et innocent
Qui gouverne les hommes
Comme on croque une pomme

L'Amour c'est une étoile
Qui légère comme un voile
Exile la souffrance
Et rappelle l'espérance

Mais l'Amour est papillon
Et comme une chanson
Reste insaisissable
Et inévitable

 


NDE : Peu de changements pour ce poème en leitmotiv, père de la chanson... 2 couplets sur 6 sont restés intacts, sur les autres les changements sont à la marge, dans les termes, mais enrichissent la signification et augmente la qualité poétique. L'image de l'amour qui gouverne les hommes comme on croque dans une pomme et commune aux deux versions est superbe, succulente, pleine de panache.

 

30 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 17: Enfance

Enfance


L'enfant sourit à la lumière*
Et pour lui le ciel s'éclaire.
Il se détache contre l'immensité
De la mer et du ciel mêlés,
Et la brise légère comme une caresse
Joue dans ses cheveux avec tendresse
Se mains battent joyeusement
Et ses pieds passent ainsi que le vent
Effleurant à peine les douces fleurs
Qui au soleil offrent leur cœur.
Il court confiant dans la vie
Il ne connait pas encore l'ennui
Il est heureux sans aucun effort
D'un oiseau, d'une feuille aux tons d'or...
Tout lui donne de la joie,
Qu'il accepte sans écouter ni les lois
Ni les lourds préjugés des hommes
Pour lui l'avenir n'est qu'un fantôme
Qu'il laisse venir sans appeler
Sans le craindre ou même l'espérer
Il est dans l'âge heureux de l'enfance
Où tout n'est qu'allégresse et insouciance

 


* Un vers d'une apparente banalité. L'image tire sa force de la transformation d'une expression banale : « sourire à la vie » et dans l'association du sourire et de la lumière (un sourire illumine le visage) traité de façon originale.

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 1 du cahier pour Enfance)

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 2 du cahier pour Enfance)

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 3 du cahier pour Enfance)

 

Seconde version :

 

L'enfant sourit à la lumière
Et pour lui le ciel s'éclaire.
Il se détache sur l'immensité
De la mer et du ciel mêlés,
Et la brise légère comme une caresse
Joue dans ses cheveux avec tendresse
Ses mains volent joyeusemet
Et ses pieds passent ainsi que le vent
Effleurant à peine les douces fleurs
Qui au soleil offrent son cœur :
Il court, confiant dans la vie
Aux côtés du blond printemps qui s'enfuit.
Il est heureux, sans aucun effort
D'un oiseau, d'une feuille aux tons d'or
Et chaque jour lui apporte
Des petits bonheurs en cohortes

Âge heureux de l'enfance
Où règne Allégresse et Insouciance.
Tes chagrins sèchent comme la rosée
Sur la robe d'un pissenlit doré
Et le rire fleurit sur ton visage :
Homme demain... aujourd'hui petit page...

 

NDE : Cette seconde version est plus réussie poétiquement, notamment par le dernier vers aussi spendide que le premier qui existait déjà dans le poème originel, mais la première version est cependant plus riche de choses et de sens et quelque part plus touchant. Les deux dernières photos de son cahier accompagnant ce poème illustrent bien un des thèmes principaux de la première version, absent dans la seconde : l'instant présent. On notera enfin, dans la première version la résurgence du mot « fantôme », lequel rime encore avec « hommes ».

 

 

 

 

 

 

 

 

30 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 16: Une nuit de java

Une nuit de java


Une nuit de java...
Une nuit si longue
Malgré nos cris, nos joies
Que réfugiés dans leur gangues
Nos yeux se referment
Pour ne plus s'ouvrir
Et enfin..., enfin dormir.
La vieille horloge même,
Annonçant les quarts d'heure
D'un son grave et violent
Ne touche pas nos cœurs
Nous sommes emportés par le vent,
Dans les contrées mystérieuses
Du rêve et du sommeil
Où rien n'est possible ni réelle
Où nulle chose est sérieuse...
Et nos corps fatigués s'entassent
Dans un amas de couvertures
Et de tissus sans races
Tandis qu'une guitare près du mur
Joue une mélodie dans la nuit
Seule face à la lune et au froid
Sans aucune crainte ni envie
Chantant pour les étoiles à mi-voix.


NDE : Un poème très évocatoire. On notera l'horloge qui annonce « les quarts d'heure », soulignant la division du temps, en particulier d'une heure en quatre, comme symbolisant le passage des quatre saisons dans une année, « tissu sans races » alors qu'on lirait logiquement « sans traces », l'effacement du musicien au profit de la seule musique incarnée par une guitare et une voix qui renforce l'aspect onirique du poème. Les photos évoquent plus la java en elle-même mais illustre peu le fond du texte.

 

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