EN COURS d'écriture
Présentation
Ma collaboration avec Marie Duval depuis fin 2007 devait naturellement aboutir à un album recueillant toutes les chansons que j'ai fait sur des textes de Marie Duval. Il y en a plus, mais les autres n'ont pas trouvé place dans mon répertoire de plus de 100 titres. Déjà, c'est un miracle d'avoir découvert que récemment ses poèmes de jeunesse parmi dont deux coups de coeur m'ont inspirés, faisant ainsi la boucle. J'ai donc choisi un ordre chronologique des textes que ne suit pas toujours celle des compositions et qui suivra l'ordre de mon album. A cet effet je numéroterais les chansons pour plus de lisibilité, le repérage.
Cet album se clôturant par un seul titre écrit par Aube de l'Etoile, un hommage et dont je donnerai le texte par logique..., est pour le moment qu'un cadeau offert à mon "âmie" (mot valise formé de "amie" et "âme") et n'est pas à disposition du public, cependant je partagerais des liens pour faire écouter soit des titres en entier déjà publié sur You Tube ou autre, soit des extrais, en attendant peut-être la sortie de l'album (j'espère avec accompagnement de musiciens cette fois-ci)...
Les refrains, toujours en italique seront mis après chaque couplet, cela justifié entre tout d'abord parce que certaines chansons ont un refrain changeant, au moins dans le dernier vers, ce sont ce que j'appelle mes chansons "casse-gueule". J'en ai écris moi-même sans le vouloir... Une autre raison est que les refrains sont comme les leitmotiv d'un poème, on ne les enlève pas d'un poème pour faire plus court... Enfin, estimant qu'ils font partie autant de la structure que du rythme, une chanson peut être lue comme n'importe quel poème.
1
Embrasse-moi
Dans la rue noire et déserte
Ils sont deux, ils sont seuls.
Les néons font un manteau sale
À la nuit qui pleure tristement.
« Embrasse-moi
Embrasse-moi longtemps
Embrasse-moi
Avant que nous ne soyons trop vieux
Avant que la mort nous choisisse...
La liberté est maintenant enchaînée
Au fond d'un bouge dans un port obscur
Embrasse-moi
Pour oublier que le monde est froid
Pour croire que nos vies sont belles
Et recréer un monde d'amour
Dont nous seront les enfants bénis
Embrasse-moi
Embrasse-moi longtemps
Embrasse-moi »
Dans la rue noire et déserte
Ils sont un, ils sont seuls.
Les néons font briller les étoiles
De la nuit qui les enveloppe tendrement.
Texte : Marie Duval ; composition : Aube de l'Étoile. Fin 2020.
NDE : Voir le NDE dans Poèmes de jeunesse ici. Ce poème comme le suivant fait partie des derniers de jeunesse, écrit dans la vingtaine.
2
Monotone rêverie d'automne
(version 2020)
Feuilles rouges, feuilles mortes
Que le vent du Nord emporte
Je voudrais comme vous ce soir
Partir, disparaître dans le noir
Vie que je n'ai pas choisie
Comme tu me pèses cette nuit
Je ne suis qu'une poussière dans l'univers
Et mon avenir est sans lumière
Je suis de trop sur cette Terre
Et pourtant malgré tout j'espère
Pouvoir rencontrer un jour quelqu'un
À qui je serais utile le reste du chemin
Je voudrais pour quelques errants
Semés sur ce globe de tourment
Être l'ouvreuse de la porte du bonheur
Et mettre l'espoir dans leur cœur
Et si je n'suis qu'une poussière
De petites choses je peux faire.
Aussi je voudrais finir ce soir
Avec l'envie de vivre d'espoir
Feuilles rouges, Feuilles mortes
Que le vent du Nord emporte
Je voudrais comme vous ce soir
Croire en l'arbre debout dans le noir
NDE : Eh oui ! Quarante ans après, l'auteure se remit à l'ouvrage en entendant ma composition sur son poème, les larmes aux yeux, et me dit que c'était une jolie mélodie mais je ne pouvais chanter ça, "c'est SOS suicide !" Alors elle a arrangé ça en petit tour de main, trois fois rien qui fait toute la différence.
3
AVENTURE FAROUCHE
L’heure du croqu’en bouche,
Du vin qui s’débouche,
Tu sors de la douche,
Tu fais l’oiseau-mouche,
Entre nous rien de louche….
Je quitte mes babouches
Je joue Sainte Nitouche
Qu’un rien effarouche.
Dans cette escarmouche,
Assis à touche-touche,
Tu brûles tes cartouches…
C’est bon, je découche.
Tes mains qui me touchent,
Tes lèvres contr’ ma bouche,
Contre toi je me couche
Pour un bouche-à-bouche,
Ta tendresse fait mouche…
Je dors comm’une souche.
Marie DUVAL
Texte : Marie Duval ; composition : Aube de l'Étoile. 2008-2009.
NDE: Ce poème étonnant et humoristique, ce que souligne la suite de monorimes en "ouche" a été publié par Marie Duval sur son blog le 13 septembre 2008 ici. Sa composition date de cette année-là ou suivante mais le premier enregistrement (à l'état d'ébauche) par Aube de l'Etoile date de mars 2014, période où il se consacra à la chanson.
4
Petite histoire d'escargots
Il était une fois deux escargots,
Chacun cheminait, sa coquille au dos.
L'un avançait vers l'orient,
L'autre s'en allait vers le couchant.
Or voici qu'un jour ils se rencontrent,
Ils se voient en miroir l'un face à l'autre.
Alors chacun se questionne
Qui suis-je? Et cet autre qui m'étonne?
Belle question existentielle,
Des deux escargots
Qui est la plus belle,
Quel est le plus beau?
Puis de leurs chants, ils savourent le miel.
De leurs sagesses, ils goûtent la fleur de sel
Et secrètement en accord,
Dans leur corps, un philtre s'élabore.
En quête d'eux-mêmes, ils se sentent aimés,
Ils échangent leurs jeux, leurs identités,
Ils se perdent pour se trouver
Avant que de se regarder.
Chacun voit en l'autre son Bien-Aimé
Tant et si bien qu'il conquiert l'unité
Jusqu'à devenir complet
En sa coquille, bien intégré...
Belle question existentielle,
Des deux escargots
Qui est la plus belle,
Quel est le plus beau?
Ce qu'il advint de nos escargots,
Du levant au ponant, il n'est dit mot,
Mais les escargots depuis
Sont "hermaphrodites" comme on dit.
Alors si d'aventure vous croisez
Deux escargots tendrement enlacés
Ce n'sont ni mâle ni femelle
Des deux ils ont le potentiel !
Belle question existentielle,
Des deux escargots
Qui est la plus belle,
Quel est le plus beau?
Belle question existentielle,
Des deux escargots
Qui est la plus belle,
Quel est le plus beau?
Texte : Marie Duval ; composition : Aube de l'Étoile. 2007.
NDE: Un somptueux petit conte philosophique de Marie Duval qui est devenue par Aube de l'Etoile la chanson la plus chantée avec La Vague (chanson évoquée sur le blog de Marie Duval ici.) J'ai juste ajouté après chaque refrain un "Oh escargot!" propre à dynamiser la chanson et à faire participer le public. Pour ce qui est de sa genèse, il a été écrit début 2008 pour exaucer ma demande de faire une chanson humoristique. Elle l'a prise comme un défi. Ce texte n'a pas été publié sur son blog pour la bonne raison qu'elle fait partie des quatre "chansons offertes, libres de droit pour Stéphane Gentilhomme" (de son nom de scène Aube de l'Etoile). Les autres sont: Le Prince, Chanson des Palmipèdes et Le Joi.
5
Chanson des Palmipèdes
Sur mon p’tit bonhomme de ch’min
La p’tit oie m’faisait faux bond
Quand j’ai vu dans le lointain
Un volatil à poil blond
L’bestiau marchait en canard
Moi qui n’leur casse pas trois patt’s
J’lui ai montré ma guitare
Et mon élevag’……. de cantat’s
(Ha! Ha! Ha!...)
(Refrain:)
Quoi ? Tu l’crois pas ?
Les oiseaux drôles ou pas
Tout comm’ toi…a-a
Avant j’n’y connaissais rien
Maintenant écoute bien
Écoute bien hein hein….
En fait c’était d’la belle oie
Parlant l’langage des oiseaux
Tout’ ouïe j’dédal’ dans son pas,
J’suis pas bêt’ et encore beau.
De sa plume elle me fait sign’
Et sa cocotte en papier
Battant des ail’s, devient cygn’
J’avais l’bon………pédigree
(Ha! Ha! Ha!...)
Quoi ? Tu l’crois pas ?
Les oiseaux drôles ou pas
Tout comm’ toi…a-a
Avant j’n’y connaissais rien
Maintenant écoute bien
écoute bien hein hein hein….
Elle m’a montré des étoil’s
J’lui ai conté des histoir’s
Du jour où j’mettrai les voil’s
Sur l’nord d’une croix de cygne pour phare.
Fleur ou fruit la mettent en joie(e).
Au cœur des palm’s, moi je l’aide
C’est pas du tout c’que tu crois,
C’qui fait Loi c’est………l’palmipèd’…
(Ha! Ha! Ha!...)
Quoi ? Tu l’crois pas ?
Les oiseaux drôles ou pas
Tout comm’ toi…a-a
Avant j’n’y connaissais rien
Maintenant écoute bien
Écoute bien hein hein hein….
Quand j’vois s’envoler les grues,
Ça m’donn’ de sacrées idées
J’taille des étoiles en pomme crue,
Et le mond’ se met à tourner
Sur l’axe d’une fleur d’printemps,
Des astres font des pas d’géants
En groll’ qui arrêt’ le temps
Pour les purs aux…… âmes d’enfants.
(Ha! Ha! Ha!...)
(Refrain final:)
Là
Si tu m’crois
T’es un drôl’ d’oiseau toi
Tout comme moi
Allons faisons connaissanc’
Sinon je recommenc’… je recommence…
La la la la la la la la la la….
Texte : Marie Duval ; composition : Aube de l'Étoile. 2007.
NDE: Cette autre chanson de Marie Duval utilise le langage des oiseaux, autant dire qu'elle est sybilline, mais par mon interprétation, j'en fais passer la quintessence qui se trouve heureusement distillée dans le(s) refrain(s)... auxquels j'ai rajouté des rires. Je ne connais aucune chanson de ce niveau là, non pas tant de degré de poésie, mais une telle chanson n'est pas à un niveau ordinaire, banal, de conscience, sa création suppose un haut niveau de connaissance pour ne pas dire de spiritualité, ce qui est somme toute assez rare, d'autant plus qu'elle utilise toute la grille du langage à ses différents niveaux, maniant avec brio des archétypes, des mythes et symboles, sans lourdeur et avec beaucoup de subtilités, de jeux de mots (langue des oiseaux...) et d'humour.
Pour avoir des éclairages voir son message du vendredi 1er janvier 2010 sous le titre "Un envol de mille grues blanches pour exaucer vos souhaits" ICI: http://chantsdamour.canalblog.com/archives/2010/01/01/16335967.html
6
Le Prince
Je suis le prince errant
J’vous dis pas mon tourment
Ma tour est démolie
Famille j’te remercie
Le prix d’ la liberté
S’paye pas sans intérêt.
(Refrain:)
Un homme encore entier
Une espèce en danger
Si j’vis c’est pour aimer
Tu vois qu’c’est pas gagné !
Je suis le prince marrant
J’aim’ mieux l’air con qu’méchant
Question d’tempérament
J’veux vivr’ toujours debout,
J’peux m’coucher pour jouer l’loup
Pas simpl’ d’joindr’ les deux bouts !
Un homme encore entier
Une espèce en danger
Si j’vis c’est pour aimer
Tu vois qu’c’est pas gagné !
Je suis le prince contant
Des cont’s j’en dis toutl’ temps
Et si tu fais les comptes
J’n’en ai aucune honte
Car j’fais d’bien bell’s rencontr’s
Sans compt’ du temps d’la montr’
Un homme encore entier
Une espèce en danger
Si j’vis c’est pour aimer
Tu vois qu’c’est pas gagné !
Je suis le prince de sang
Tu dis qu’c’est pas décent
Mais on évite le dram’ !
En fait j’élèv’ mon âme
Qui s’fout des gros billets
Sauf doux, ça m’fait rêver.
Un homme encore entier
Une espèce en danger
Si j’vis c’est pour aimer
Tu vois qu’c’est pas gagné !
Je suis le prince chantant
Artist’ au cœur d’enfant
La lun’ sait mon mystère
Mais j’ai les pieds sur terre
J’pens’ pas à mes vieux jours
J’espère vivre d’amour.
Un homme encore entier
Une espèce en danger
Si j’vis c’est pour aimer
Tu vois qu’c’est pas gagné !
Je suis le prince charmant
Qu’on sort au bois dormant
Un baiser m’fait cadeau
J’suis l’dauphin des Bobos
Et j’sais vivr’ dans l’instant
Pour qu’il m’offr’ son présent.
Un homme encore entier
Une espèce en danger
Si j’vis c’est pour aimer
Tu vois qu’c’est pas gagné !
(Sauf si tu veux m’embrasser)
Paroles : Marie Duval. Musique : Aube de l'Etoile. 2008
NDE: D'abord intitulée « La guigue du Prince » cette chanson fut écrite pour moi par Marie Duval en pensant expressément à moi... Ça peut paraître prétentieux, mais ça ne manque pas ni de profondeur ni d'humour ! J'ai dû quand même y mettre mon grain de sel ("Sauf si tu veux m'embrasser"...) pour quelle devienne la chanson qu'elle est. Et heureusement que ce n'est pas celle qu'elle me proposait d'écrire moi-même sur ce thème, humoristique et un brin triviale surtout! Aucun regret! J'aurais bien l'occasion d'exploiter cette veine dans mes textes personnels...
7
Le Joi*
* Terme de troubadour incarnant l'énergie que leur donnait leur amour pour la Dame de leurs pensées lorsqu'ils se trouvaient loin d'elles bien souvent. Il peut être aussi assimilé à une joie profonde, pas forcément expansive.
Ici tout se joue sur un regard
L’un pour l’autre se donne à voir
L’on attend d’un mot l’oeuvre d’art
D’un instant, on fait l’histoire.
Le Joi, cette chanson est pour toi.
Le Joi, cette chanson est pour toi.
Si nous habitions enfin nos corps,
L’un dans l’autre nous serions forts
De la matière de nos liens
Qui tissent nos vies de p‘tits riens.
Le Joi, cette chanson est à toi.
Le Joi, cette chanson est à toi.
Nous, là, nous marcherons vers demain
L’un par l’autre mis en chemin,
Vers là où d’un seul trait de plume
Naît la lumière de nos brumes.
Le Joi, cette chanson est en moi.
Le Joi, cette chanson est en moi.
Quand vient l’offre d’un désir qui palpite
L’un à l’autre sommes sans limite.
Sur les ailes de nos élans
Nous changeons de continent.
Le Joi, cette chanson est pour nous.
Le Joi, cette chanson est pour nous.
Viens, Joi, danser dans nos âmes.
L’un avec l’autre sur ta gamme,
Accorde nos rythmes de vie
Pour jouer ton harmonie.
Le Joi, cette chanson est en nous.
Le Joi, cette chanson est en nous.
Ici tout se joue sur un regard
L’un pour l’autre se fait miroir
L’on attend sans mot l’oeuvre d’art
D’un instant, on vit l’histoire.
Le Joi, cette chanson est avec nous.
Le Joi, par cette chanson aide-nous.
Paroles : Marie Duval. Musique : Aube de l'Etoile. 2008.
NDE: Premier texte de Marie Duval dont j'ai fait une chanson faisant partie de mon répertoire bien que je ne l'ai chanté pour le moment qu'en des concerts improvisés avec notamment ma "Boîte magique à chansons". Cette chanson évoque un partenariat, le nôtre, elle en est l'emblème, le blason (combien de fois on se l'ai chanté!), et pourtant ce texte bien beau et mystérieux pour moi parlait davantage, selon ses propres dires, de ce qu'on allait vivre dans le futur que ce qu'on vivait dans le présent, qui était déjà très beau. Oui, c'était comme une prémonition, c'est en tout cas la chanson d'une vie, d'un partenariat au niveau de l'âme. Tout un programme ! Ce fut aussi le fruit d'un beau partenariat littéraire, on a beaucoup travaillé sur le texte. Je peux dire que j'ai donné à ma partenaire du fil à retordre, mais elle aussi, et il a subi plusieurs remaniements au fil du temps jusqu'à se fixer dans cette forme.
8
Espoir d'eau
Je vis au flux de ta présence
En équinoxe nuit et jour
Et si je souffre d'intermittence
Tu es là comme un recours
(Refrain):
Du fleuve à l'océan
Il est long le chemin jusqu'à toi
Mais ton charme au présent
M'ouvre les portes du pays de joie
Le bonheur de nos retrouvailles
Me précipite dans tes bras
Le souffle de tes lèvres de corail
M'inspire des hymnes à la joie
Du fleuve à l'océan
Il est long le chemin jusqu'à toi
Mais ton charme au présent
M'ouvre les portes du pays de joie
Je largue les amarres sur ta voie
Et je m'enivre de ta vie
Tu es le phare qui guide mes choix
Puisque l'amour nous relie
Du fleuve à l'océan
Il est long le chemin jusqu'à toi
Mais ton charme au présent
M'ouvre les portes du pays de joie
Aux rives de ton corps enchanté
Je suis le cours de l'amour
Je remonte à la source cachée
De l'origine de nos jours
Du fleuve à l'océan
Il est long le chemin jusqu'à toi
Mais ton charme au présent
M'ouvre les portes du pays de joie
Paroles : Marie Duval. Musique : Aube de l'Etoile. 2009-2010.
NDE: Ce poème a été publié par Marie Duval sur son blog le 17 juillet 2009 dans la catégorie "Autres chants" (voir Ici). J'ai composé dessus peu de temps après, au plus tard en 2010.
9
La femme de Barbe-Bleue
Tu crois que tel baron
Qui fut si bon garçon
Mais un peu polisson,
A donné son illustre nom
A une femm' privée de son?
Elle nous donn'le ton...
(REFRAIN:)
Viv' la femme de Barbe bleue
Elle a fermé les yeux
Elle a jeté la clé
Pour ne pas être tentée
Elle a jeté la clé
Pour ne pas être tentée
Crénom de bleu
A la barb' de Dieu.
Aux Etats Unis
Crois-tu qu'il a ri
L'homm' qui fut démis
Pour une p'tite gât'rie
Mêm' s'il a menti
Sa femme a choisi...
(REFRAIN)
Tu crois que l'enfer
A sa porte sous terre?
Que dis-tu aux mères
De famille nucléaire
Réduites à se taire
Sous la loi du père?
Qui suis-je pour juger
Mêm' si je peux penser
Qu'il faut évoluer?
Moi j'ai l'coeur entier
Tout prêt à aimer
Ton coeur plein de secrets
REFRAIN 2
Comm' la femme de Barbe-bleue
Qui a fermé les yeux
Je jetterai la clé
Pour ne pas être tentée
Je jetterai la clé
Pour ne pas être tentée
Je veux t'aimer
Pas te juger
Jouer le jeu
A la barb' de Dieu.
NDE: Refrain sur l'air de « Promenons-nous dans les bois »
10
Les âges de la femme
Bébé:
Ce n'est pas au premier regard
Que l'on sait ce qu'elle prépare
Sauf lorsqu'elle porte des couleurs pastels
Des robes ou de fines dentelles.
Fillette :
C'est encore difficile de la reconnaître
Elle prépare le repas dans sa dînette,
Elle habille et promène sa poupée
Délaissant les armes et les chevaliers.
Jeune fille:
Des vêtements raccourcis sont la norme
Sur un corps qui s'allonge et se forme.
Elle cherche à allumer les regards
Même quand elle fuit les miroirs.
Très jeune femme:
Elle proclame ses droits et réclame,
Elle se veut libre, même en compagne,
Elle apprend à faire monter les enchères
En valorisant les appas de sa chair.
Femme:
Elle a la vie de famille dont elle rêvait,
Elle court après le temps sans le maîtriser.
Elle enchaîne les tâches ménagères
Et les enfants en délaissant sa carrière.
Femme mûre:
Elle compte ses cheveux blancs et ses rides
Pendant que les chambres se vident.
Elle cultive les fleurs et les copines fanées
Pour oublier les kilos qui sont restés.
Femme âgée:
Elle n'a pas vu les années passer,
Mais elles l'ont bien rattrapée.
Si son physique le lui permet,
Elle compte pourtant encore en profiter.
Femme très âgée:
Maintenant elle n'intéresse plus personne,
Tous prennent sans égards ce qu'elle donne.
Restent les démarcheurs et les commerçants
En attendant des nouvelles des petits enfants.
Marie Duval
Paroles : Marie Duval. Musique : Aube de l'Etoile.
NDE:"Le thème du printemps des poètes 2010 est la Femme. Voici ma contribution.
Poème cruel? Poème actuel..." Voilà le "NDA" que Marie Duval donne en tête de son texte publié sur son blog le 12 mars 2010 et qui devrait stopper court toute accusation d'anti-féministe s'il en était.
Voici un texte inhabituel, j'ai envie de dire, mais elle ne m'a jamais habitué, elle m'a toujours surpris. Il est toutefois moins surprenant quand on sait qu'il fait écho à un poème de jeunesse. (ICI)
Si ce n'est pas un texte inhabituel, en revanche il est couillu, si je puis dire, comme La femme de Barbe-Bleue tout en étant plus accessible, direct pour ne pas dire frontal. Il est couillu, ai-je dit, surtout pour la femme qui fut une farouche féministe avant de trouver le juste milieu, déplorant seulement certaines attitudes, un peu à l'instar du groupe formé par des femmes The Slits (écouter au moins "Typical girl" sur l'album Cut paru en 1979) qui ne se revendiquait pas du courant féministe mais affirmait mépriser le « chauvinisme mâle», à ceci près que Marie Duval n'est pas une femme qui a du mépris mais plutôt de la compassion tout en se défendant si on va trop loin avec elle, sinon elle laisse couler, comme cela est exlicité dans Le Trésor des Laures.
J'ai composé dessus la même année, à une époque où je grattouillais et n'étais pas encore chanteur (je chantais...) mais ce n'est que dix ans plus tard qu'elle sera aboutie, surtout dans l'interprétation, ayant notamment ajouté l'harmonica qui est constitutif de la chanson.
11
Rêve d'amour
Mes rêves parlent de toi
Pourtant je veux t’oublier.
J’ai besoin de tes bras,
Je ne peux l’ignorer.
Je te le dis,
C’est toute ma vie.
Crois-tu qu’ça peut passer
Si j’évit’ d’y penser ?
Est-ce qu’on choisit d’aimer
Quand c’est la destinée ?
(Refrain 1:)
Déjà mes sentiments m’échappent,
Cruelle étape.
Crois-tu que je saurais un jour
Vivre sans ton amour ?
Je t’espère chaque jour,
Te revoir, délicieux tourment.
Quand j’te vois,
Mon cœur prend son élan.
Je ne te dirai pas
Les p’tits mots fatidiques
Près de toi, je n’sais pas
J’n’entends plus la musique.
Je te le dis,
C’est toute ma vie.
Comment ça va finir
Si tu m’ouvres les bras ?
Je ne vais pas te fuir,
Je n’attends plus que ça.
Refrain 1 modifié
Déjà mes sentiments m’échappent,
Cruelle étape.
Crois-tu que je saurais un jour
Vivre sans ton amour ?
Je t’espère chaque jour,
Te revoir, délicieux tourment.
Quand j’te vois…
(Refrain 2:)
Voilà mes sentiments dérapent,
Sublime étape.
Crois-tu que je pourrais un jour
Vivre avec ton amour?
Je t’espère chaque jour,
Te revoir, délicieux moment.
Quand j’te vois…
Il n’y a plus que toi !
Marie DUVAL
Paroles : Marie Duval. Musique : Aube de l'Etoile. 2009.
NDE: Marie Duval a publié ce poème sur son blog dans la catégorie "Autres chants" le 27 septembre 2008 avec cette présentation:
« Cette chanson est dédiée à un jeune homme, amoureux désespéré d’une belle inaccessible jusqu’à ce qu’il la rencontre à nouveau. » En raison de ce que je vivais à cette époque, il ne fait aucun doute pour moi que ce jeune homme était moi. Tout correspond. J'ai composé dessus presque un an après l'avoir découverte, ayant échoué jusque là. C'est une de ses chansons "casse-gueule" avec Ma Crise (plus bas), elle est aussi de la même veine mais en chanson d'amour. Son auteure fut surprise du ton que j'y donnai car pour une chanson d'amour elle est résolument rock!... Elle fait aussi partie de mon album artisanal Sacré troubadour (2019).
12
Ma crise (c'que j'veux)
(Refrain 1:)
Je t'dis qu'j'en veux plus
D'cet' vie qu' j'ai pas voulue
J'te dis qu'c'est foutu
Ma partie est finie, ticket perdu
J'te dis que j'en veux plus
De cet' vie qu' j'ai pas voulue
Contresens et mots confus
J'en veux plus!
Je n'suis plus qu'un con, un fauteur de crise
Mon programme s'enlise, ça crée la surprise
J'me suis bien perdu, où sont les balises?
Pour m'sortir de là, faut que j'm'organise
Ma vie est à moi, pour que j'la construise
Il m'faut l'matériel, et qu'ça m'énergise
Je t'dis qu' j'en veux plus
D'cet' vie qu' j'ai pas voulue
J'te dis qu'c'est foutu
Ma partie est finie, ticket perdu
J'te dis qu' j'en veux plus
De cet' vie qu' j'ai pas voulue
Contresens et mots confus
J'en veux plus!
J'f'rais pas un pas d'plus dans vos chemins tordus,
Au risque du drame, j'veux trouver ma voie,
Ecouter mon âme, et suivre sa loi...
Quand j'dors éveillé, je la vois briller
Comm' pour me guider là où j'dois aller,
Sur le chemin* du coeur tant que je pourrais.
(Refrain final:)
J'te dis ce que j'veux
Une vie où j'me sente mieux.
J'te dis qu' j'fais mon jeu
Je mise ma vie... sur cet enjeu.
j' te dis ce que j'veux
Une vie où...j' me sente mieux.
C'qui fait sens à mes yeux
C'est c'que j'veux!
Paroles : Marie Duval. Musique : Aube de l'Etoile. 2008
* Marie Duval avait fait une élision: "ch'min". Je l'ai supprimé, car je n'escamote pas la syllabe, en revanche j'ai fais une élision sur "ce que je veux" par exemple.
NDE: Ce texte a été écrit en 2014 pour un jeune homme de la connaissance de Marie Duval vivant sa crise d'adolescence et rencontrant des problèmes avec sa famille. Je me le suis totalement approprié dans un contexte de crise dans ma vie où je décidai de me consacrer à la chanson, aussi le "il m'faut l'matériel et qu'ça m'énergise" par exemple résonnait fort avec mon désir de me professionnaliser.
13
Différences
Marche bizarre, allure décalée
C'est sûr que le programme a bugué
Il n'a rien de normalisé
Même sa famille l'a écarté
Car ce qu'il fait, il le fait comme personne
En ne comprenant rien aux gens qui raisonnent
Si les habitants parlent entre eux
C'est pas pour en faire un heureux
Tout le monde se détourne de lui
Et il en souffre, c'est pas une vie
Mais il suffit d'une seule présence
Pour que ça devienne une évidence
On se nourrit de nos différences
Par la connaissance
Oh oh oh – oh
oh oh oh – oh oh oh oh – oh oh oh
Oh oh oh – oh
oh oh oh – oh oh oh oh – oh oh oh
Avec ses yeux qui rêvent de ciel
Sa passion fait son potentiel
Mais dès qu'il casse trop de vaisselle
Ses compagnons se font la belle
Car ce qu'il fait, il le fait comme personne
En ne comprenant rien aux gens qui raisonnent
Si les habitants parlent entre eux
C'est pas pour en faire un heureux
Tout le monde se méfie de lui
Et s'il est seul, c'est pas une vie
Mais il suffit d'une seule présence
Pour que ça devienne une évidence
On se nourrit de nos différences
Par la connaissance
Oh oh oh – oh
oh oh oh – oh oh oh oh – oh oh oh
Oh oh oh – oh
oh oh oh – oh oh oh oh – oh oh oh
Dans son domaine, il vit à fond
C'est ça qui lui donne des frissons
Inutile de lui demander
De travailler sans intérêt
Car ce qu'il fait, il le fait comme personne
En ne comprenant rien aux gens qui raisonnent
Si les habitants parlent entre eux
C'est pas pour en faire un heureux
Tout le monde plaisante de lui
Et il l'ignore, c'est ça sa vie
Mais il suffit d'une seule présence
Pour que ça devienne une évidence
On se nourrit de nos différences
Par la connaissance
Oh oh oh – oh
oh oh oh – oh oh oh oh – oh oh oh
Oh oh oh – oh
oh oh oh – oh oh oh oh – oh oh oh
Paroles : Marie Duval. Musique : Aube de l'Etoile. 2016.
NDE: Marie Duval a écrit ce texte en 2016 pour l'atelier musique de Autisme49 dont je fais partie. Elle m'a avouée qu'elle s'était servie d'une chanson de Georges Brassens comme modèle de rigueur métrique: La mauvaise réputation, dont son texte est aussi une sorte de version moderne, la chanson du poète ayant un peu vieilli dans certaines paroles de couplets géniales mais un peu datées, ce qui n'enlève rien à la pertinence globale et surtout à l'intemporel refrain. Au texte de Marie Duval, j'ai seulement rajouté des Oh oh oh « ralliateurs ». Pendant un temps tous mes concerts s'ouvraient par cette chanson.
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Maître du cœur
Tu mets dans ma vie toutes les couleurs de l'amour
Et tu ris pour le faire rimer avec humour
Je savoure les harmonies de ton corps velours
Avec toi le temps me semble toujours trop court
(Refrain:)
Comment aller plus loin sans accepter d'admettre
Que mon cœur conquis a choisi de se soumettre
Je rêvais pourtant d'une vie libre sans toi ni maître
Comment ai-je donc vécu avant de te connaître
Par tes yeux j'ai vu des aspects du monde changer
Et un arc-en-ciel embraser mes ombres grisées
A la source de ta vie j'ai trouvé tous les secrets
De c'qui unit tous les êtres même dans l'après
Comment aller plus loin sans accepter d'admettre
Que mon cœur conquis a choisi de se soumettre
Je rêvais pourtant d'une vie libre sans toi ni maître
Comment ai-je donc vécu avant de te connaître
Au cœur de tes bras avec ta chemise pour toile
Tu me racontes le spectacle vivant des étoiles
Et tu me dessines le portrait d'une lune d'opale
Quand elle s'baigne frémissante comme un animal
Comment aller plus loin sans accepter d'admettre
Que mon cœur conquis a choisi de se soumettre
Je rêvais pourtant d'une vie libre sans toi ni maître
Comment ai-je donc vécu avant de te connaître
Tu connais les chants d'oiseaux et les danses d'abeilles
Tu m'entraînes dans ta course incessante aux merveilles
C'est pour toi que chaque jour se lève le soleil
Et la lune te rencontre au creux de ton sommeil
Comment aller plus loin sans accepter d'admettre
Que mon cœur conquis a choisi de se soumettre
Je rêvais pourtant d'une vie libre sans toi ni maître
Comment ai-je donc vécu avant de te connaître
Près de toi la vie devient jeu sans peur ni frein
Ta joie complice m'enivre comme le meilleur des vins
L'éclat de ton âme aimante éclaire le chemin
Tu me prends la main pour me conduire vers demain.
Comment aller plus loin sans accepter d'admettre
Que mon cœur conquis a choisi de se soumettre
Je rêvais pourtant d'une vie libre sans toi ni maître
Comment ai-je donc vécu avant de te connaître
Paroles : Marie Duval. Musique : Aube de l'Etoile.
NDE: Ce magnifique poème a été publié par Marie Duval sur son blog dans la catégorie "autres chants" le 18 mars 2010 avec ce message:
"Un hommage modeste à l'inspiration d'un grand chanteur-poète discret et noble de coeur, tel un troubadour, qui vient de nous quitter. Une chanson d'amour bien sûr, lui qui en a écrit de si belles. Adieu l'artiste."
Il s'agit évidemment de Jean Ferrat, décédé le 13 mars 2010, auteur-compositeur-interprète que j'apprécie depuis longtemps (nous chantions en famille La Montagne dans mon enfance et j'ai écouté beaucoup de ses albums plus tard, surtout un contenant Deux enfants au soleil et Les Nomades). Le poème de Marie Duval fait écho à une de mes chansons préférés du poète auquel je faisais beaucoup référence, le lui disant souvent: Que serais-je sans toi (sur un texte d'Aragon).
Voilà pour l'officiel. Officieusement, ceux qui liront notre histoire dans Le Chemin de la Rose qui paraîtra un jour sauront que c'est un portrait de moi-même, et son poème évoque bien notre relation de partenaires spirituels. Certains détails comme l'homme qui connaît les chants d'oiseaux et les danses d'abeilles sont aussi pour moi très significatifs.
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Cueilli comme une tulipe au printemps
Jour après jour ils préparaient leurs âmes
Ils acceptaient la fin quand elle viendrait
En attendant ils cultivaient la vie
Autant que sa peine le lui permettait
L'homme de sa vie est parti
Cueilli comme une fleur au printemps
Pour rejoindre l'autre monde
Ainsi va la vie
Elle accepte de vivre cette nouvelle vie sans lui
Pour en découvrir ce qu'elle ne peu prévoir
Elle sait que les humains sont une grande famille
Que tous reliés elle sera aidée
L'homme de sa vie est parti
Cueilli comme une fleur au printemps
Pour rejoindre l'autre monde
Ainsi va la vie
Elle continuera avec son amour uni au sien au fond de son cœur
Elle continuera avec son amour comme ils l'ont été toutes toutes ces années
L'homme de sa vie est parti
Cueilli comme une fleur au printemps
Pour rejoindre l'autre monde
Ainsi va la vie
C'est aussi un papa qui s'est en allé
Pleuré chéri par leurs enfants
C'est aussi un ami qui s'est en allé
Laissant dans les cœurs un souvenir vivant
Cet homme de leur vie est parti
Ceuilli comme une fleur au printemps
Pour rejoindre l'autre monde
Ainsi va la vie
Paroles : Marie Duval et Aube de l'Etoile. 2016
NDE: Ce texte de deuil a été écrit par Marie Duval après le décès de son mari, elle l'a publié sur son blog le 23 mai 2016, un mois après et me l'a partagé. Emu j'ai pris illico ma guitare et ai composé dessus. J'ai conservé la tulipe dans le titre bien qu'avec son accord je l'ai remplacé dans le texte par « fleur ». Le texte ne comportait pas de refrain à proprement parlé, alors j'en ai choisi un. J'ai aussi rajouté un couplet et un refrain final élargissant le deuil à celui de ses enfants et ses amis. Je donne le texte original ici.
Je citerai enfin ses paroles sur ma chanson, publiées sur son blog "Amour troubadour en chantant" après avoir écouté mon enregistrement accompagné d'un diaporama:
« Ce texte a inspiré notre ami, en deuil lui aussi de la même personne, pour composer une chanson: ici. Merci à lui de tout coeur»
« Merci à notre ami qui a transformé mon texte de "Cueilli comme une tulipe au printemps" en une chanson mélodieuse. Il a l'art de vivre ses émotions avec beaucoup de coeur et de naturel et son âme d'artiste permet le partage à un niveau qui me touche profondément.
Cette chanson me fait pleurer, mais ce sont de bonnes larmes,... de célébration de la vie encore et toujours dans toutes ses manifestations.
Je la partage donc ici. » (26 juin 2016)
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Marie mon âmie
Marie, ô ma très tendre amie
Tu es à mon âme ce que l'Amour est à la vie
Avec toi je gravis les paliers de l'Amour dans l'arbre de vie
Dans le coeur tu m'as montré la lumière
Au coeur de mes nuits vu en luciole un repère
Un repère vu comme un abri
Porteur de lumière dans l'Amour infini
Marie Marie ô Marie
Sans toi je serais fini fini ô ô ô...
Marie,
Mon être tu as saisis
Religieux en poésie
De liberté épris
En moi tu as vu tout le potentiel
Mes limites bien aimées du ciel
Pour former mon arc-en-ciel
Tu as su me relever
Avant de m'élever avec mes fragiles ailes
Patiente mon âme soulevée en joie s'est révélée
Oasis au sein d'un sahel
Marie Marie ô Marie
Merci Merci Merci
Marie,
Je me fais du souci
D'un rien mon amie
Dans le monde perdu
Sans toi l'âme fendue cherchera sa demie
Comme si j'avais l'âme rendu
Mais dans le souvenir de notre route spirituelle
S'ouvriront de grandes ailes confiantes en l'avenir
Toi en moi présence éternelle
Mon âme aura choisi avec toi mon âmie
La Vie La Vie La Vie ô Marie Merci
Paroles et musique : Aube de l'Etoile. 2016.