Poèmes de jeunesse - 45: [Journal du drame]
[Journal du drame]
Regarde la layette est là qui attend
Mais notre enfant ne viendra pas.
Mort, il est mort a dit le médecin
Et il n'y peut rien !
Les fleurs se fanent lentement
Et le fragile papillon est déjà froid
Ton cœur est brisé, je le sens bien
Et je n'y peux rien...
… Écoute, dans la nuit douce, un chant...
Je suis sûr que notre enfant roi
joue dans les étoiles comme un lutin
Et ne regrette rien...
Laisse te larmes couler, tremblant
Je les monterai sur le collier de la joie
Et elles resplendiront dans l'écrin
De notre amour sans fin.
Tes yeux scintillent comme le diamant
Victoire ! la vie a repris ses droits !
Et sèche de son doigt divin
La trace du chagrin...
Espoir ! La lutte contre l'accablement
A vaincu notre nuit aux abois
Et nous reprenons tranquille le chemin
De l'Amour humain
NDE: Cet émouvant poème évoque le drame d'une fausse couche et l'épreuve qu'elle constitue dans un couple, épreuve surmontée heureusement par l'Amour. Ce drame est personnel. Jeune maman à 19 ans, Marie Duval eut un premier enfant suivi de deux fausses couches consécutives avant d'avoir un deuxième enfant avec l'homme de sa vie avec qui elle partagea quarante ans de vie. Un jour, vingt ans environ après ces faits, je lui présentai sans connaître cette histoire un pastel qui fut une thérapie pour elle. Elle y vit Tanit, la déesse phénicienne à qui était confié les enfants morts-nés.
Le titre entre crochet a été biffé, j'ai tenu à le signaler.