Poèmes de jeunesse - 16: Une nuit de java
Une nuit de java
Une nuit de java...
Une nuit si longue
Malgré nos cris, nos joies
Que réfugiés dans leur gangues
Nos yeux se referment
Pour ne plus s'ouvrir
Et enfin..., enfin dormir.
La vieille horloge même,
Annonçant les quarts d'heure
D'un son grave et violent
Ne touche pas nos cœurs
Nous sommes emportés par le vent,
Dans les contrées mystérieuses
Du rêve et du sommeil
Où rien n'est possible ni réelle
Où nulle chose est sérieuse...
Et nos corps fatigués s'entassent
Dans un amas de couvertures
Et de tissus sans races
Tandis qu'une guitare près du mur
Joue une mélodie dans la nuit
Seule face à la lune et au froid
Sans aucune crainte ni envie
Chantant pour les étoiles à mi-voix.
NDE : Un poème très évocatoire. On notera l'horloge qui annonce « les quarts d'heure », soulignant la division du temps, en particulier d'une heure en quatre, comme symbolisant le passage des quatre saisons dans une année, « tissu sans races » alors qu'on lirait logiquement « sans traces », l'effacement du musicien au profit de la seule musique incarnée par une guitare et une voix qui renforce l'aspect onirique du poème. Les photos évoquent plus la java en elle-même mais illustre peu le fond du texte.