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L'univers poétique de Marie Duval, "Princesse des poétesses"
24 août 2020

Echos du cosmos - sixième partie: Destins

Capture d’écran 2021-01-13 Echos du cosmos - Destins (1)

Naissance

 

Mélange vivant aléatoire

De deux lignées anciennes.

Il en faut une longue chaîne

Pour remplir un berceau !

 

Marie Duval

 

 

 

Capture d’écran 2021-01-13 Echos du cosmos - Destins (2)

 

De boite en boite

 

L'homme est dans sa boite,

Réveillé.

L'homme monte dans une boite

Bondée.

L'homme va dans sa boite

Pointer.

L'homme parfois va en boite

S'amuser.

L'homme est en congé comme en boite

Entassé.

L'homme finit dans sa boite

Enterré.

L'homme a-t-il la mise en boite

Pour destinée ?

 

Marie Duval

 

 

 

Capture d’écran 2021-01-13 Echos du cosmos - Destins (3)

 

La mère

 

La vie se sert de toi

Pour créer la nouvelle génération,

Tu n'es qu'un point de passage

Et non la créatrice.

Assume ton rôle,

Tu ne portes pas le monde !

 

Marie Duval

 

 

 

 

Capture d’écran 2021-01-13 Echos du cosmos - Destins (4)

 

Les cimes

 

Toujours plus haut

Qui cherches-tu ?

Le corps à corps

Avec tes limites ?

Te dépasser

Pour te rencontrer ?

Que tu t'assoies

Ou que tu montes,

Tu trouveras.

 

Marie Duval

 

 

Capture d’écran 2021-01-13 Echos du cosmos - Destins (5)

 

L'Aïeul

 

Douze mots lui ont suffi

Tout au long de sa vie.

Le treizième fut un soupir.

 

Marie Duval

 

 

Capture d’écran 2021-01-13 Echos du cosmos - Destins (6)

 

La fin

 

Arrivée dans les cris

Tu as vécu dans le bruit,

Fureur et tempête au nid.

Désormais repose en paix.


Marie Duval

 

 

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30 mars 2022

Poèmes de jeunesse -5: Un amour, leur amour

Un amour : leur Amour

 

 

Au balcon la nuit chaude vient faire sa cour

Aux fleurs endormies et aux feuilles fraîches.

Sur la rampe, deux silhouettes se penchent

Cherchant dans l'immensité sombre de la ville

Un reflet ou une image de leur bonheur.

Leurs doigts se cherchent et s'enlacent

Et leurs caresses vibrent dans leurs corps

Comme un chant d'amour et de passion...

Et leur bonheur est si grand qu'il est presque

Trop lourd à supporter parfois.

Alors les baisers courent sur leur peau frémissante

Et l'Amour met son point final

Dans leur long baiser brûlant comme la nuit.

Rien ne leur paraît trop grand,

Rien ne leur paraît trop beau,

Et dans leur étreinte c'est le monde

Qu'ils pressent si fort contre leur cœur.

Ils voudraient ne faire plus qu'un,

Que leurs deux corps se confondent

Et que l'univers sombre en eux.

C'est cela leur Amour : le désir poussé à la limite de la douleur

Jusqu'à ce que plus rien ne compte

Et que tout soit devenu unique et indivisible

 

 Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 1 du cahier pour Un amour leur Amour)

 

 

 


Version corrigée quelques années après:

 

 La curieuse

 

 Au balcon la nuit chaude vient faire sa cour

Aux fleurs endormies et aux feuilles fraîches

Sur la rampe deux silhouettes se penchent

Cherchant dans l'obscurité un reflet de leur amour

 

Leurs doigts s'effleurent et s'enlacent

Et les caresses vibrent dans leur corps

Les baisers petites bêtes affolées et fugaces

Courent en tout sens sur leur peau qui s'endort

 

Mais l'Amour chef d'orchestre sublime

Tire le rideau sur leur long baiser

Clair comme les étoiles du nocturne abîme

Et frère de la symphonie inachevée...

 

 

 

 

30 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 8: Pour toi maman

Pour toi, Maman

 

 

Où que je sois, tu es toujours là

Je sens ta présence rassurante près de moi.

Tu es le phare qui me guide dans la nuit

Et m'avertit des dangers et des écueils de la vie

 

Pourtant notre amitié n'est pas sans orage

La colère en nous parfois fait rage

Et trop contenue, explose avec violence

Un jour où une parole a exaspéré notre patience

 

Je te croyais infaillible et n'excusais pas tes faiblesses

Mais j'ai enfin compris que tu étais comme tout le monde

Courageuse mais parfois désarmée face à notre insolente jeunesse

Et qu'on devait t'épargner les soucis de notre petit monde

 

Je crois que grâce à cela nous lutterons maintenant

Ensemble pour mieux réussir l'oeuvre que tu t'es fixée :

Faire de nous des adultes prêts à vivre dans le monde menaçant

Qui s'annonce pour les jours futurs, qu'il faut déjà préparer

 

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 1 du cahier pour Pour toi Maman)

 

 

 

 

 

 

 

27 août 2020

Echos du cosmos - troisième partie: éléments et temps

Fin d'été

 

Le parfum des pêches,

les longues soirées dehors.

C'est le temps des confitures !

 

Marie Duval

 

Capture d’écran 2021-01-11 - Echos du cosmos (Eléments et temps 1)

 

Tempête

 

La tempête ignore tes prières,

Massacre les fleurs du jardin ,

Arrache toitures et palissades.

Le jardin refleurira,

L'homme rebâtira,

Sèche tes larmes et vis !

 

Marie Duval

 

 

Capture d’écran 2021-01- Echos du cosmos (Eléments et temps 2)

Orage

 

Un éclair zèbre le ciel,

Le tonnerre gronde sur les hauteurs,

L'odeur de foudre suit le vent,

la grêle mord la peau bleuie

De l'homme qui ravale ses larmes.

Rien de cela n'est la réalité d'une fourmi,

A chacun la perception du monde !

 

Marie Duval

 

Capture d’écran 2021-01-11 - Echos du cosmos (Eléments et temps 3)

 

La mer

 

La mer dévore le sable

De ses dunes ventées.

Au pied de la falaise,

Elle va chercher sa pitance.

 

Marie Duval

 

Capture d’écran 2021-01-11 - Echos du cosmos (Eléments et temps 4)

Savoir

 

Où est la demeure du vent ?

D'où vient la goutte de pluie ?

Dans la tempête je suis une girouette.

 

Marie Duval

 

 

Capture d’écran 2021-01-11 - Echos du cosmos (Eléments et temps 5)


Arc-en ciel

 

Sur l'arc aux sept couleurs

La pluie épouse le soleil.

 

Marie Duval

 

 

 

Capture d’écran 2021-01-11 - Echos du cosmos (Eléments et temps 6)

 

 

Réchauffement

 

Ici plus de neige,

L'eau stagne l'hiver,

La terre craquelle l'été

Et oublie le goût des fruits.

 

Marie Duval

 

 

 

Capture d’écran 2021-01-11 - Echos du cosmos (Eléments et temps 7)

Nuée sur la colline

 

L'eau ruisselle,

Remplit les fossés,

Noie la fontaine

Pour rejoindre la rivière.

 

Marie Duval

 

Capture d’écran 2021-01-11 - Echos du cosmos (Eléments et temps 8)

La lune au soleil

 

La nuit s'étire jusqu'au jour.

Visage d'une lune blanche

Affichée haut dans le ciel.

Quelle fête se prolonge encore ?

 

Marie Duval

25 août 2020

Echos du cosmos - cinquième partie: En chemin

 

Capture d’écran 2021-01-12 Echos du cosmos - En chemin (1)

 

En route

 

Prendre le chemin,

Un pas suit l'autre,

Longue est la route

Comme un ruban

Qui disparaît

A l'horizon.

 

Marie Duval

 

 

Capture d’écran 2021-01-12 Echos du cosmos - En chemin (2)

 

 

Au lointain

 

J'avance sans voir demain,

Une lumière dans le lointain

Suffit à guider mes pas

 

Marie Duval

 

 

 

Capture d’écran 2021-01-12 Echos du cosmos - En chemin (3)

 

Ton chemin

 

Tu m'as dit « prends ce chemin

Et tu gagneras ton Paradis ».

Mais ton chemin cultive la haine,

Sème des bombes et l'exclusion.

Je n'en veux pas,

Je remonte dans mon arbre,

Je suis avant tout un primate !

 

Marie Duval

 

 

 

 

 

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22 août 2020

Echos du cosmos - Epilogue: Histoire d'homme et de femme

Capture d’écran 2021-01-14 - Echos du cosmos - Epilogue Histoire d'homme et de femme)

 

Histoire d'homme et de femme

 

L'Histoire est du côté des hommes.

La femme est dans l'ombre du grand homme.

Mais la joie est à la racine de l'humanité

Lorsqu'elle est partagée dans l'amour.

 

L'homme naît, conquiert ou perd et meurt.

La femme existe, tisse la vie de l'intérieur.

 

Chaque moment est un enfantement

Qu'il nous faut accueillir pour en vivre.

 

Marie Duval

30 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 13: Apparition

Apparition


La plage s'étire
Devant le navire.
Des cocotiers verts
Aux palmes légères
Sur la grève dansent
Dans le vent de France
Que le grand bateau
Pousse à travers l'eau.(1)
Dans ses hautes voiles
Nichés dans les toiles
Des oiseaux pépient
Bavards comme des pies...

Vers quels rivages,
Sous quels nuages
Vogue le vaisseau
Béni des doux flots ?
Le long de sa coque
Mille pendeloques
Vertes et irisées
Viennent se briser,
Tandis que le vent
L'entraîne en avant
Soufflant à l'oreille
Du marin qui veille
La jolie chanson
Des bois et des monts (2)
Qui lui rappelle
Qu'au pays une belle
Espère toujours
Voir venir l'Amour

 

(1) L'auteure avait biffé ces deux vers, je les rétablis car ils apportent une image intéressante, on peut imaginer que c'est le vent de France, depuis ce pays d'où vient le marin, qui pousse le bateau vers une île d'Outremer, la Réunion ou Tahiti, ce qu'appuie les photos du carnet, mais il y a une inversion qui créer la force et le mystère de l'image, c'est le bateau qui pousse le vent de la France. Cela nous montre aussi que des corrections sur des illogismes apparents ou réels sont souvent des erreurs du conscient trop dans la logique corrigeant des images venant de l'inconscient, par nature échappant à la rationalité et puits de poésie. De même, le second titre est plus pauvre que l'initial, énigmatique. On remarquera au passage sur le manuscrit les petits bateaux sous quatre lettres du titre.
(2) Dans ce pays lointain, le marin entend un chant venant du pays natal. N'est-il suggéré que « la jolie chanson des bois et des monts » est chanté par la belle qui l'attend et que cet air participe du vent poussant le bateau.

 

 

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Manuscrit du cahier pour de Apparition)

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 1 du cahier pour Apparition)

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 2 pour de Apparition)

 

 

 

 

 

30 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 14: Miracle (la fleur et l'enfant)

 


Miracle

(La fleur et l'enfant)

 

Une fleur a montré sa tête
Ses douces pétales sont entrouvertes
Et son cœur paré d'or frémit
Sur la neige étincelante qui est son lit.
Qui l'a semé là cette pauvre fleurette,
Perdue dans l'immensité déserte ?
Elle semble délicate et si fragile
Avec ses pétales finement ourlées
Et sa verte tige mince comme fil
Qui ploie sous un flocon léger !
Près d'elle une feuille gracile et élancée
Semble pourtant toute prête à la défendre...
Hélas ! un enfant bien emmitouflé
S'approche, il l'a vu, il veut la prendre,
Il se penche sur la petite fleur frémissante...
Mais se redresse avec un sourire étonné
Pour ce jour d'hiver, une fleur vivante
N'est-ce pas un miracle qui fait rêver ?
Et il se baisse comme pour l'embrasser.
Alors, la pâle fleur qui sort de la neige blanche
Et l'enfant aux joues rouges, glacées
Et aux yeux brillants de couleur pervenche
S'unissent pour une merveilleuse amitié.
Puis il se relève et retourne jouer
Tandis que la jolie fleurette qui s'ennuyait
Scintille dans son écrin blanc et doré
Comme une étoile qu'aurait perdu le ciel d'été.

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 1 du cahier pour Miracle)

 

 

D'autres poèmes à suivre...

17 janvier 2021

Poèmes de jeunesse -1:La chanson de l'Amour

 Marie Duval (poèmes de jeunesse - photo du cahier pour La chanson de l Amour)

 

La chanson de l'Amour

 

 

 (Refrain:)

 

Donne-moi ta main,

Et prends la mienne,

Et ne crains rien

Puisque je t'aime.

 

(Couplet:)

 

Regarde le printemps nous appelle.

En nous la jeunesse monte comme la sève

Dans les arbres en fleurs et l'herbe frêle...

Mais viens et partons, la vie est si brève...

 

Donne-moi ta main,

Et prends la mienne,

Et ne crains rien

Puisque je t'aime.

 

Nous irons jusqu'en Amérique

Jusqu'au confins de l'Antarctique

Nous traverserons le Pacifique

Et nous explorerons les fins fonds de l'Afrique.

 

Donne-moi ta main,

Et prends la mienne,

Et ne crains rien

Puisque je t'aime.

 

Pour nous chaque jour est joie,

Le bonheur fleurit dans chaque chemin

Viens, le monde est à toi et moi

Et notre voyage n'aura pas de fin.

 

Mon Amour à deux nous sommes forts

Et rien ne pourra plus nous faire peur

 

Donne-moi ta main,

Et prends la mienne,

Et ne crains rien

Puisque je t'aime.

 

Marie Duval

 

 

NDE: Les deux premiers vers du refrain font penser à une chanson très connue. Il n'est pas certain que ce soit une citation volontaire, un emprunt. En tout cas, très vite on s'en détache. Ce poème est une invitation à la confiance, au voyage. L'auteure paraît amoureuse ("Mon Amour"), elle chante le printemps qui les appelle, or elle n'a pas encore rencontré son premier amour! Ne projeterait-elle pas son rêve? C'est beau la jeunesse!

 

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Dessin 2 du cahier pour La chanson de l Amour)

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Dessin du cahier pour La chanson de l Amour)

 

 

30 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 17: Enfance

Enfance


L'enfant sourit à la lumière*
Et pour lui le ciel s'éclaire.
Il se détache contre l'immensité
De la mer et du ciel mêlés,
Et la brise légère comme une caresse
Joue dans ses cheveux avec tendresse
Se mains battent joyeusement
Et ses pieds passent ainsi que le vent
Effleurant à peine les douces fleurs
Qui au soleil offrent leur cœur.
Il court confiant dans la vie
Il ne connait pas encore l'ennui
Il est heureux sans aucun effort
D'un oiseau, d'une feuille aux tons d'or...
Tout lui donne de la joie,
Qu'il accepte sans écouter ni les lois
Ni les lourds préjugés des hommes
Pour lui l'avenir n'est qu'un fantôme
Qu'il laisse venir sans appeler
Sans le craindre ou même l'espérer
Il est dans l'âge heureux de l'enfance
Où tout n'est qu'allégresse et insouciance

 


* Un vers d'une apparente banalité. L'image tire sa force de la transformation d'une expression banale : « sourire à la vie » et dans l'association du sourire et de la lumière (un sourire illumine le visage) traité de façon originale.

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 1 du cahier pour Enfance)

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 2 du cahier pour Enfance)

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 3 du cahier pour Enfance)

 

Seconde version :

 

L'enfant sourit à la lumière
Et pour lui le ciel s'éclaire.
Il se détache sur l'immensité
De la mer et du ciel mêlés,
Et la brise légère comme une caresse
Joue dans ses cheveux avec tendresse
Ses mains volent joyeusemet
Et ses pieds passent ainsi que le vent
Effleurant à peine les douces fleurs
Qui au soleil offrent son cœur :
Il court, confiant dans la vie
Aux côtés du blond printemps qui s'enfuit.
Il est heureux, sans aucun effort
D'un oiseau, d'une feuille aux tons d'or
Et chaque jour lui apporte
Des petits bonheurs en cohortes

Âge heureux de l'enfance
Où règne Allégresse et Insouciance.
Tes chagrins sèchent comme la rosée
Sur la robe d'un pissenlit doré
Et le rire fleurit sur ton visage :
Homme demain... aujourd'hui petit page...

 

NDE : Cette seconde version est plus réussie poétiquement, notamment par le dernier vers aussi spendide que le premier qui existait déjà dans le poème originel, mais la première version est cependant plus riche de choses et de sens et quelque part plus touchant. Les deux dernières photos de son cahier accompagnant ce poème illustrent bien un des thèmes principaux de la première version, absent dans la seconde : l'instant présent. On notera enfin, dans la première version la résurgence du mot « fantôme », lequel rime encore avec « hommes ».

 

 

 

 

 

 

 

 

30 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 20: Futur idéal

Futur idéal

 

Par delà des océans
Nos mains se joindront
Nos amitiés se noueront
Et comme les araignées patientes
Tisseront au fil des jours
Un réel réseau de paix

 

Au delà des frontières
Nos cœurs se parleront
Et se tiendront compagnie
Dans les ténèbres de leur vie secrète
Qui pour tous semble un mystère
Mais sans lequel l'homme ne serait pas

 

Alors franchissant les obstacles
Entre tous les pays et les hommes
Se dressera triomphant et émouvant
Cet arc-en-ciel invisible mais éclatant
Créateur de paix et d'entente
Et destructeur de haine : l'amitié.

 

 

 

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 1 du cahier pour Futur idéal)

 

 Deuxième version:

 


Par delà les océans
Les mains se joindront
Les amitiés se noueront
Et comme les araignées patientes
Tisseront au fil des jours
Un réel réseau de paix

 

Par delà les frontières
Les cœurs se parleront
Et se tiendront compagnie
Dans les ténèbres des vies secrètes.
Les races seront oubliées
Et les hommes seront frères

 

Alors franchissant tout obstacle
Entre les pays et les hommes
Se dressera l'arche d'entente universelle :
l'arc-en-ciel, bannière éclatante
Symbole d'un nouveau monde
Et d'une vie plus pure et plus belle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

17 janvier 2021

Poèmes de jeunesse - 2: Mon Amour

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Dessin 1 du cahier pour Mon Amour)

Mon Amour

 

L'Amour a mis un jardin dans ton cœur,
Et tous les jours il y brille un soleil aux rayons d'or.
Chaque fois que je te vois j'y cueille des fleurs
Qui m'ennivrent de leur parfum si doux et si fort...

J'y pénètre souvent et m'y promène avec toi.
Sous un ciel doré où les étoiles scintillent,
Tu me parles avec une chaude et tendre voix
Et tu me regardes avec des yeux qui brillent,

Alors je me serre tout contre toi
Et pour nous plus rien au monde existe
Pas même la mer qui se brise près des bois
Ou la chanson fleurie du vent violoniste.

Toujours tant tu seras là, près de moi,
Le reste s'envolera au loin dans la brise,
Et je resterai seule avec toi, dans tes bras
Au milieu de la nature qui nous grise,

Car les jours passent, les souvenirs s'effacent
Mais mon Amour pour toi, je le sais restera
Malgré les guerres, toutes les peines trop vivaces
Et surtout le temps, qui sans cesse, s'en va.

 

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo et Dessins 2 du cahier pour Mon Amour)

 

NDE: Un poème dans la continuité de La chanson de l'Amour. Quelques belles images (les deux vers qui suivent celui mis en légende de la photo). 

31 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 24: La beauté du monde

La beauté du monde


La beauté du monde, c'est tout, c'est rien. C'est fait des choses les plus simples aux plus élaborées :
- Un premier rayon de soleil qui transforme en diamant aux couleurs d'ar-en-ciel, une goutte de rosée oscillant au souffle* de la bise matinale sur un flexible et fin brin d'herbe.
- Une paquerette qui éclôt au soleil en lui offrant son cœur d'or auréolé de blanches pétales parfois rosées.
- Le soleil qui se couche sur la mer, dore les fins nuages qui voilent son disque rougi et abandonne aux creux des vagues écumeuses des lueurs d'or, minuscules barques précieuses qui s'accrochent un moment avant de sombrer dans le néant de l'océan.
- Un sourire qui éclaire le visage confiant d'un enfant contemplant les lueurs dansantes du feu de bois qui crépite et lui tient compagnie dans le silence de la nuit.
- Les chant des oiseau qui monte tôt dans l'air pur d'une aube nouvelle, comme une mélodie créée pour remercier le soleil de se lever chaque jour et leur permettre de vivre libres et heureux.
- Le tapis de mousse qui étendu au pied du vieux chêne solide, paré de lierre, boit avidement l'eau répandue sur les corolle fines des fleurs de soleil qui l'égaient.
- Et comme aujourd'hui, le ciel d'un jour d'hiver, proche du renouveau du printemps qui étend sur la ville dont émerge les gratte-ciels uniformément carrés et cris, un immense drap blanc : blanc de lait légèrement bleuté. Cela ressemble à une nappe de brouillard épais, flottant loin en hauteur ; et regarder cette couverture qui ne laisse pas passer un moindre rayon de soleil, donne envie de taper dedans afin de crever cette enveloppe et découvrir le mystère qu'elle recèle. Mais ce ciel tout à l'heure s'éclaircira et les nuages reflèteront la lumière magique de l'astre antique. On croira voir, alors, des édredons dorés à la surface d'une mer bleue azur car après la grisaille monotone vient la couleur vivante, après la laideur vient la beauté, c'est la loi de la nature. C'est pourquoi il faut toujours espérer et jamais se désoler quand quelque chose ne va pas.
- Aujourd'hui ça ne marche pas
Et bien demain ça ira
N'oublies pas que l'espoir
Aide à ne pas se laisser choir
Il te ramènera la chance
Si toujours tu lui fais confiance

 

 

*La beauté du monde se trouve déjà incarnée dans ce poème par les couleurs, de manière visuelle aussi puisque l'auteure a utilisé huit encres différentes. J'ai parlé de Lune comme du plus long poème du recueil, oui, en vers ! fallait-il préciser, car nous voilà face à un poème en prose, le seul de son cahier, un poème qui se transforme en leçon de vie (titre d'un autre poème), et marqué par un changement de couleur au cours même du dernier paragraphe, le plus long et qui se clôt par six vers. C'est encore une fois une poésie très descriptive, très détaillée, de la nature en particulier. On est dans l'esprit de la « notation simple » chère à Arthur Rimbaud, mais de plus grande amplitude il me semble. Après l'exposition, on a une énumération par paragraphes de différentes couleurs, au nombre de 6, le septième et dernier, divisé en deux couleurs marque un tournant dans le poème, l'auteure donne une indication temporelle du jour où elle écrit – c'est en hiver –, le quatrième concernant l'enfant près de la cheminée le laissait entendre, cet enfant pouvant être elle, en souvenir, ou un autre observé, peu importe. Dans ce septième paragraphe, l'auteure apparaît comme spectatrice puis actrice dans un superbe « donne envie de taper dedans », même si elle n'emploie pas la première personne du singulier. La beauté du monde, c'est fait de tels poèmes aussi, d'une expression naturelle, sans recherches d'effets.

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Manuscrit de La beauté du monde - 1

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Manuscrit de La beauté du monde - 2

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Manuscrit de La beauté du monde - 3

31 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 29: Le train du bon vieux temps

 

Train dans la campagne - Claude Monet

Le train du bon vieux temps

 

Dans la campagne
Le petit train s'éloigne
Tout doucement il passe
Laissant dans le ciel sa trace
De fumée blanche et grise
Qui s'élève à sa guise
Dans l'azur à peine nuageux
Sur sa route les enfants joyeux
Le saluent et l'acclament
Ravi de sa visite dans leur pays calme
Bien souvent les vaches étonnées
Le regardent passer effrayées
De son apparition bruyante
Dans leur campagne charmante
« Petit messager rapide sur tes rails gris
Dans quel merveilleux pays
T'arrêteras-tu un jour enfin
Toi qui voit à peine nos mains
Qui pourtant se tendent si gentiment
Pour t'inviter à te reposer un moment »
Crient les paysans chagrinés
De le voir toujours s'en aller
« Regarde nous villageois, te saluer
Accompagnant ta course de nos regrets
Que jamais tu ne contentes
Si ce n'est par ton passage qui nous enchante »
Et pourtant un jour enfin
Au bout de sa course pour les pays lointains
Il s'est arrêté à jamais
Dans une petite gare qui l'attendait
Trop démodé pour continuer son chemin sur les rails
Et trop las de son service sans faille
Il a été remisé dans un vieux hangar
Là où les enfants le dévorent du regard
Songeant au temps disparu de sa jeunesse
Qui jette encore dans leur cœur en liesse
Son parfum de folles aventures charmantes
Dont nul n'oubliera la saveur grisante

(12-14 ans)

 

NDE: à comparer avec "Sur la vitre sale du wagon triste..." (17-20 ans)

 

31 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 30: Les tentacules de la pluie griffe...

 

Turner - train 9+Turner-pluie-vapeur+et+vitesse

                                                                                Pluie, vapeur, vitesse (1844) de William Turner

 

Les tentacules de la pluie griffe
Les carreaux où la nuit se crucifie
Et dans ce train à destination d'un rêve
Elles cherchent à me déchirer la vie

Je voudrais pouvoir lutter contre la pluie
Lancer mes bras comme des flèches de poison
Vers ce corps mou qui cherche à m'éclater,
Mais dans cette coque de métal je suis emmurée :

Inactive, je subis l'assaut ; et l'effroi
Amplifie dans mon cerveau de falaise
L'atroce bruit qui se brise en hurlant
Sur l'indifférence du train de nuit

(17-20 ans)

 

NDE: Comparer avec "Le train du bon vieux temps" (12-14 ans)

 

 

 

 

1 avril 2022

Poèmes de jeunesse - 32: L'arbre aux mille racines

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 1 du cahier pour L'Arbre aux mille racines)

L'arbre aux mille racines
Là-haut sur la verte colline
Près de ma vieille maison
Quand j'étais petit garçon
Me berçait les soins de grand vent
De ses histoires pour petits enfants

Mais tous les deux aujourd'hui
Nous avons beaucoup vieillis...
Toujours pourtant mon cœur
Est pris par son charme plein de douceur
Et j'aime encore m'allonger
Près de son tronc noirci et brisé
Et écouter pendant des heures
Le chant qui s'exhale de son vieux cœur
Il est le compagnon de ma jeunese
Le guérisseur de ma détresse
Et je viens tout près de lui
Chercher le sens de ma vie
Un arbre, c'est si fort, c'est si bon
C'est presque aussi fort qu'une maison.(1)
Le vent dans ses hautes branches
Lance ses chansons et s'épanche
(comme tous les êtres peuplant les bois)
De ses soucis dans ce bon cœur de bois
C'est le rendez-vous secret des amoureux
Le témoin discret de leurs ébats joyeux
Et le refuge de leur inconsolable tristesse
Quand cet amour de jeunesse
Presque trop beau pour durer
Vient de s'évanouir en fumée
Il semble si vivant et près de nous
Il semble si fort et si grand à côté de nous
Que nous pouvons que l'aimer comme camarade
Sans que sa bonté et sa noblesse ne se dégradent
Comme celles d'un être en qui l'on croyait
Mais qui un jour nous trompe à jamais

 

(1) Ces deux vers ont été biffés quelques années après leurs composition, encore une fois à tort, ces vers ont beaucoup de charmes, surtout le second.

 

1 avril 2022

Poèmes de jeunesse - 37: J'ai vu les fleurs blanches s'en aller...

J'ai vu les fleurs blanches s'en aller au fil de l'eau
J'ai vu les filles pleurer au fond de jardins froids
L'Amour prisonnier et la vie qui s'enfuit à grands pas
J'ai vu l'homme plié en deux par la fièvre qui brûle sa peau

J'ai vu dans l'hôpital immense et blanc
L'enfant se tordre de douleur sans crier
J'ai vu dans son bocal le poisson angoissant
Me fixer à travers la paroi de verre épais

J'ai vu la tristesse d'une population entière
Qui baisse les yeux en marchant, honteuse.
J'ai vu la croix sans noms, dans les grands cimetières,
Ceux qui sont morts par la flamme vénimeuse...

Non, je ne veux plus revoir en quelques instants
Une ville ravagée et une société anéantie
Je ne veux plus revoir Hiroshima et ses tourments.

 

Jeune fille nue au nounours - sanguine SG) -Capture d’écran 2022-04-01 091932

 

 

 

1 avril 2022

Poèmes de jeunesse - 38: Des roses sur les lèvres...

 

Oh Les beaux jours (peinture Balthus)

                                                                                             Les Beaux Jours (1944-1946) Balthus

 

Leçon de vie


Une nuit de grand vent
Je me suis installée
Devant la cheminée
Où pétillait gaiment
Le Feu

Les fées et les gais lutins
Qui volettent follement
Dans les flammes d'argent
M'ont parlé jusqu'au matin
Dans le Feu


Ils m'ont dit en chantant
N'écoute pas les avis
De tous ces ignorants
Et suis tranquillement ta vie
Près du Feu


Ils ont gravé dans mon cœur
Leur joie de vivre optimiste
Et m'ont dit de jeter vite
Tout ce qui trouble mon bonheur,
Dans le Feu


Ils m'ont également appris
Que nul n'est le centre du monde
Et que tous les hommes d'ici
Ont besoin de rentrer dans la ronde
Du Feu


Écoutez vous aussi parler dans la nuit
Lorsque vous assaillent les ennuis
Ce silencieux compagnon de votre vie
Le meilleur de tous vos amis :
Le Feu


(12-14 ans)

 

 

 

 

 

 

1 avril 2022

Poèmes de jeunesse - 39: Je dis M...

Portrait de Marie Duval ado par un artiste de rue


Je dis M. . . .

 

Je dis M. à la vie qui s'est imposée à moi
Je dis M. à la société qui me force à devenir
Et m'empêche d'être tout simplement
Je dis M. aux gens qui se croient si importants
Qu'ils ne peuvent perdre une minute de leur temps
Je dis M. aux grands charcutiers de l'âme
Qui dissèquent, étudient, classent les idées et les hommes
Je dis M. à tous ceux qui se battent contre leurs frères
Pour je ne sais quelle raison obscure : instinct du chasseur ?
Je dis M. à tous ceux qui passent leur vie à la gagner
Et qui oubliant de la vivre étouffent les autres
Je dis M. à l'amour avec ou sans grand A
On m'en a tant parlé que je ne sais plus ce que c'est
Je dis M. à l'imbécilité des hommes qui disposant
D'une intelligence s'en servent pour se compliquer la vie
Je me dis M. à moi cette folle inconsciente
Qui se donne le droit de juger sans agir.

2 avril 2022

Poèmes de jeunesse - 41: La tragédie irréelle (ou "à Marie")

La Naissance de Vénus (1) Odilon Redon

 

 La naissance de Vénus, Odilon Redon, 1912, pastel, Museum of Modern Art

 

La tragédie irréelle
(ou « À Marie »)


On entend la mer dans le coquillage dit-on
J'ai entendu le coquillage dans la mer sans fond
Je l'ai pris entre mes mains tranquilles
Et l'ai touché sur le sable blond de l'île

Elle est sortie de la minuscule coquille
Elle s'est mise à danser comme une petite fille...
Les gens se sont rassemblés autour d'elle
Attirés par l'éclat de sa peau piquetée de soleils
La longueur fluide de ses yeux scintillants
Et la pureté de son regard bleu d'Argent

Puis du lointain est arrivé à cheval
Un beau cavalier fringant sur son animal
- Je savais que tu viendrais, dit-il
- Je t'attendais, dit-elle, je t'aime...
- Je crois que je t'aime, dit-il
Et une brume légère se glisse entre eux
Je t'emmène dans mon pays dit-il
Je ne peux vivre loin de la mer dit-elle...
Et la brume s'épaissit un peu
Aime-moi, crie t-elle de toutes ses forces
J'essaierai répond-il à voix basse
Et le brouillard les sépare insensiblement
Adieu, je t'aime, dit-elle
Le cavalier s'enfuit à tire-d'aile
Adieu, je croyais t'aimer dit-il

Éplorée elle s'abat sur le rivage
Tout est opaque autour d'elle et sur la plage

La coquille s'est maintenant refermée
La mer qui murmure tendrement
La saisit de ses doigts liquides aux ongles nacrés
Et la berce pour apaiser son lourd tourment
« Ce monde n'était pas pour moi ?
« Je me suis trompée de jour... ou d'Amour ? »
« Oublie, Oublie » chante la mer. OUBLI.

 

 

NDE : C'est le type même de poème que j'ai hâtivement jugé médiocre, trop gauche pour être publié à cause de la suite de « dit-elle », « dit-il »..., mais encore une fois en recopiant je me suis immergé dedans et ai été séduit, conquis. Avec ses poèmes il faut se méfier des apparences et entrer dans leur intelligence. Non, pas de régression comme je le pensai. Il y a beaucoup de silence et de mystère dans ce poème qui évoque Vénus sortant des eaux, de sa coquille, telle qu'elle fut représentée depuis l'antiquité grecque, mais au niveau de l'ambiance, les œuvres picturales sur ce thème qui s'en rapprochent le plus, sont assurément les pastels d'Odilon Redon. Il y manque juste le cavalier. Par chance, un quatrième pastel de Redon représentant un cavalier complètera ce manque. Il y a d'ailleurs une charmante redondance entre « cavalier », « cheval » et « animal » dans le poème de Marie Duval.

 

La naissance de Vénus, Pastel, Odilon Redon, vers 1912, 84,4 x 65 cm, Musée du Petit Palais, Paris.

 

 

 Le Cavalier vert, Odilon Redon, pastel 1904, collection privée

 

 Coquille 1912 Musée d'Orsay

2 avril 2022

Poèmes de jeunesse - 45: [Journal du drame]

[Journal du drame]

 

Regarde la layette est là qui attend
Mais notre enfant ne viendra pas.
Mort, il est mort a dit le médecin
Et il n'y peut rien !

Les fleurs se fanent lentement
Et le fragile papillon est déjà froid
Ton cœur est brisé, je le sens bien
Et je n'y peux rien...

… Écoute, dans la nuit douce, un chant...
Je suis sûr que notre enfant roi
joue dans les étoiles comme un lutin
Et ne regrette rien...

Laisse te larmes couler, tremblant
Je les monterai sur le collier de la joie
Et elles resplendiront dans l'écrin
De notre amour sans fin.

Tes yeux scintillent comme le diamant
Victoire ! la vie a repris ses droits !
Et sèche de son doigt divin
La trace du chagrin...

Espoir ! La lutte contre l'accablement
A vaincu notre nuit aux abois
Et nous reprenons tranquille le chemin
De l'Amour humain

 

NDE: Cet émouvant poème évoque le drame d'une fausse couche et l'épreuve qu'elle constitue dans un couple, épreuve surmontée heureusement par l'Amour. Ce drame est personnel. Jeune maman à 19 ans, Marie Duval eut un premier enfant suivi de deux fausses couches consécutives avant d'avoir un deuxième enfant avec l'homme de sa vie avec qui elle partagea quarante ans de vie. Un jour, vingt ans environ après ces faits, je lui présentai sans connaître cette histoire un pastel qui fut une thérapie pour elle. Elle y vit Tanit, la déesse phénicienne à qui était confié les enfants morts-nés.

Le titre entre crochet a été biffé, j'ai tenu à le signaler.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

30 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 11: Nouveau jour

 

Nouveau jour


Le soleil se lève sur la ville qui s'anime
La violence de son corps de feu peu à peu se ranime
Et il brode déjà d'un mince filet d'or les nuages
Qui luttent contre sa lumière avec rage :
Ils se bousculent, se heurtent, mais doivent s'incliner
Devant cette puissance toujours renouvelée
Et le soleil triomphant et victorieux
Emerge de la grisaille transpercé par ses feux
Un jour nouveau se lève sur la terre
Jour fait de joie, de beauté et de misère
Jour qui verra peut-être la naissance d'une merveille
Et aussi la mort d'une beauté devenue trop vieille :
Dans notre monde si vieux et si grand
Les hommes ne sont que les pions du temps
Ce maître incontesté qui nous dirige avec tyrannie
Sur le grand échiquier blanc et noir de la vie.

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 1 du cahier pour Nouveau jour)

 

 


Version corrigée quelques années après :

 


Le soleil incendie le ciel, la ville s'anime.
Un jour nouveau illumine la terre victime
De son amour éternel pour la blonde lumière
Jour tissé de joie, de beauté et de misère
Jour qui verra la naissance d'une merveille
Et aussi la mort d'une beauté trop vieille...
Dans notre monde si vieux et si grand
Les hommes ne sont que les pions du temps
Maître incontesté qui nous dirige avec tyrannie
Sur le grand échiquier blanc et noir de la vie

 

 

 

 

 

 

30 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 15: Des roses sur les lèvres...

Des roses sur les lèvres
Et du soleil dans les yeux
Une chevelure de rêve
Encadrant ton minois joyeux
C'est ainsi que je te vois
Quand je pense à toi.
Je n'oublierai jamais
Cette délicieuse soirée
Où je t'ai rencontré
Dans tes yeux de jais
J'ai enfin compris
Ce qu'était vraiment la vie
Pour moi maintenant
Tu es la gentille fée
Qui a fait de ma vie d'avant
Un épisode oublié du passé
Car c'est depuis ce jour
Que mon cœur connaît l'amour :
On m'avait déjà donné la vie
Mais c'est toi qui me l'a appris

 


NDE: Un poème d'une grande simplicité et d'une grande évidence, d'une entrée, progression et conclusion parfaites. Je soulignerai l'esquise homophonie entre « jais » et « j'ai » qui se suivent avec un saut de ligne aérant. Pour toute la seconde partie je pourrais en dire de même de l'auteure, elle fut réellement pour moi la « gentille fée ».

 

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Photo 1 du cahier pour Des roses sur les lèvres)

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Dessin 1 du cahier pour Des roses sur les lèvres

31 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 22: Des roses sur les lèvres...

Lune

 

 

Oh lune, fleur immortelle des cieux ;
Qui luit lorsque la nuit tombe ;
Diamant solitaire
Du lit de la profonde rivière de l'univers ;
Unique joyau des sombres profondeurs
De l'éternel infini ;
Reine de la nuit ;
Reine de l'obscurité sans bruit ;
Reine de chaque soir pour toute ta vie ;
Toujours changeante,
Toujours belle,
Toujours adorée
Quoique contestée,
Es-tu encore le porte-bonheur
Du silence, de l'angoisse, de la peur ?
Suspendue au ciel étoilé
De l'été puissant et bienveillant
Tu te fais bouche rieuse
Taquine et sans soucis
Et lui joue des tours...
Gamineries de femme-enfant...

Bouche pleureuse parfois tu es
Et tu t'affiches au ciel triste
De l'hiver pâle et sale
Tu es alors cette femme
Qui vient pleurer
Un lambeau de bonheur
Aux portes des malheureux,
Et qui repart comme elle est venue
Sans être satisfaite dans son besoin exigeant

Ronde comme une médaille
Au ciel argenté du gai bonheur
Tu es une bouche fardée et étonnée
Qui s'efforce de séduire
Le blond printemps innocent
Sensible à tes charmes de femme fatale

Sous le voile léger d'un doux ciel
D'Automne à son déclin
Tu te fais berceau de la belle aurore
Qui entre tes flancs luisants, tranquille repose
Attendant l'heure de paraître
Dans la splendeur éblouissante
De son équipage de feu.

Les soirs de grand vent
Tu te fais lyre fidèle
Et messagère active
Des dieux olympiens
Qui voudraient retrouver
Leur popularité antique
Et voir à leurs pieds se rassembler
Les fidèles de leurs temples désertés, profanés et ruinés
Aux nuits de pluie légère et fraîche
Tu es une sultane coquette d'Orient
Et caches ton voile de fins nuages brodés
Ta douce pâleur de perle nacrée
Pour ainsi reconquérir les adorateurs
Qui Hélas ! depuis qu'ils te connaissent, te délaissent...

Et toi, lune pâle et discrète de plein jour
Presque invisible dans l'azur brillant et calme
Que fais-tu donc là ?
Serais-tu une femme jalouse et curieuse
Qui vient épier les gestes de l'homme bien-aimé
Qui ne veut plus d'elle ?
Serais-tu la divinité des mythologies
Femme martyre délaissée
Et punie d'avoir trop aimé ?
Serais-tu vraiment femme et déesse
Jusque dans l'essence même
De tes entrailles invisibles
Dont les hommes rêvent d'arracher
Le secret aux froids espaces interstellaires ?...

 

NDE :
Lune est une méditation poétique impressionnante, étonnante et foisonnante d'images et de références : « Reine de la nuit », «femme-enfant », «femme fatale », « dieux olympiens », « divinité des mythologies », etc. La lune personnifiée se trouve décrite sous divers aspects et est interrogée, d'ailleurs, c'est par une suite de questions que se clôt le poème.
Ce poème est le dernier orné de dessins, c'est comme le bouquet final d'un feu d'artifices. Pourtant ce long poème, le plus long de son cahier à vrai dire, n'est pas signé de son prénom comme tous les précédents. Et les deux suivants : Saisons et La beauté du monde seront les derniers signés.

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Dessins 1 du cahier pour Lune avec texte)

Marie Duval (poèmes de jeunesse - Dessins 2 du cahier pour Lune avec texte)

 

 



31 mars 2022

Poèmes de jeunesse - 27: Le temps passe...

journal créatif 4

pastel de Stéphane Gentilhomme - journal créatif 2013 (monmuséemamuse.canalblog.com)

 

*Le temps passe
La beauté s'efface
Mais le cœur reste
Avec dans chaque geste
Ce qu'on a mis dedans
Depuis qu'on est enfant

*Une maison sans femme
Est comme un foyer sans flamme
Un corps sans âme

*Une maison sans fleurs
Est comme une maison sans coeur

 

 


NDE: Voilà un étrange poème divisé en trois parties marquées par un astérisque précédent le premier vers.
On dirait plutôt qu'il y a deux poèmes, les deux derniers astérisques appartenant au second si on s'appuie sur l'apparente absence de liaison entre le premier poème et le reste en deux parties liées en revanche par une même formule. Mais rien n'est moins sûr. En relisant avec attention on peut voir un pont subtil et mystérieux, il apparaît clair que l'auteure l'a pensé comme un seul poème avec son unité secrète. Ne serait-ce pas l'essentiel, le thème qui les relie ? C'est sa vision des choses sur ce qui est essentiel, on voit en œuvre la pensée d'une jeune fille se projetant dans la deuxième partie en tant que future mère et exprimant pleinement sa féminité, tandis que la première exprime l'essentiel dans le cœur qui seul échappe au temps qui passe et à ses effets destructeurs, grâce à sa nourriture depuis enfant.

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L'univers poétique de Marie Duval, "Princesse des poétesses"
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